Les Français commencent à apprécier les signes de reprise

L'indice mesurant le moral des ménages a progressé en janvier à -27, un plus haut depuis neuf mois, contre -30 en décembre. Les Français sont plus confiants sur leur niveau de vie et le marché de l'emploi. Une amélioration perceptible dans l'ensemble de la zone euro.

Les Français se montrent plus sensibles aux signes d'amélioration conjoncturelle. L'indice du moral des ménages mesuré par l'Insee a progressé en janvier à -27 contre -30 en décembre, en données corrigées des variations saisonnières. Un niveau qui reste faible, mais qui n'avait pas été atteint depuis le mois d'avril. Les économistes du consensus recueilli par Bloomberg s'attendaient à un indice moins bon, à -29. L'Insee observe que "les soldes d'opinion composant l'indicateur sont tous de nouveau orientés à la hausse au mois de janvier".

Selon l'OCDE, la croissance française devrait atteindre 2,1% cette année contre 1,6% l'an dernier, tandis que la zone euro devrait enregistrer des taux de croissance de 1,4% en 2005 et 2,1% en 2006. Résultat, l'optimisme est également de mise chez nos voisins. L'indice de confiance économique dans la zone euro, qui résume l'opinion des entrepreneurs et des consommateurs, a poursuivi sa hausse en janvier, atteignant "son plus haut niveau depuis l'été 2001", selon les résultats d'une enquête de conjoncture de la Commission européenne publiés ce matin.

Bonne nouvelle pour la consommation qui s'était essoufflée en fin d'année 2005, l'évolution "la plus notable" relevée par l'Insee concerne l'opportunité d'acheter qui "progresse nettement", de -18 à -13. Le ménages se montrent également "plus optimistes sur le niveau de vie en France", tant pour l'évolution passée que pour les perspectives d'évolution. Un soulagement, puisque la consommation compte pour 55% du PIB. Les soldes sur la situation financière personnelle passée et future des ménages sont également "favorablement orientés" en janvier. Par ailleurs, la perception des ménages concernant l'inflation passée "s'améliore", de même que leur opinion sur l'évolution future des prix.

Enfin, l'opinion des ménages sur l'évolution du chômage "poursuit son amélioration" ce mois-ci. Le gouvernement a annoncé hier un taux de chômage de 9,5% fin 2005, en amélioration d'un demi-point sur un an. "Reste que cette amélioration ne peut s'expliquer entièrement par les créations d'emploi, et ne demande qu'à être confirmée par ces évolutions", estime Laure Maillard, économiste chez Ixis.

"Les Français ne sont donc plus en situation de déprime. Mais ils restent convalescents. L'enquête publiée ce matin repose fondamentalement sur une amélioration de la situation économique encore très conjoncturelle (suspendue à la reprise en Allemagne et au niveau du dollar). (...) En d'autres termes, leur moral pourrait encore rechuter", conclut Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi.

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