Les créations d'emploi salarié en panne sèche au troisième trimestre

Seuls 14.500 emplois salariés nets ont été comptabilisés au troisième trimestre, en progression de seulement 0,1% par rapport au trimestre précédent. Même le secteur tertiaire a fortement ralenti ses embauches. En revanche, le pouvoir d'achat a progressé de 0,9 point au troisième trimestre et de 1,4 points pour l'année.

Panne de croissance au troisième trimestre, déficit commercial record, investissement industriel asthénique. Il ne manquait plus que de mauvais chiffres de l'emploi pour compléter le tableau. Les voilà ce matin: l'économie française a seulement créé 14.500 postes au troisième trimestre. "Invisible sans microscope", commente Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. L'emploi salarié a gagné 0,1% au troisième trimestre et 0,9% sur un an, totalisant 15,611 millions de salariés au 30 septembre, selon les chiffres du ministère de l'Emploi publiés ce matin. Au deuxième trimestre, 58.200 postes avaient été créés.

Cette maigre progression de juillet à septembre est essentiellement attribuable au secteur de la construction, qui a connu pour le deuxième trimestre consécutif un bond de ses effectifs salariés de 0,8% sur le trimestre, avec 11.300 créations de postes et 4% sur un an, avec 53.400 postes.

De son côté, l'industrie poursuit sa descente aux enfers, ce qui est peu surprenant étant donné les chiffres moribonds de l'investissement industriel publiés hier par l'Insee (lire ci-contre). Les pertes d'emplois du secteur secondaire entamées depuis vingt-deux trimestres se sont poursuivies, en recul de 0,5% sur le trimestre avec la destruction de 17.400 postes et de 2% sur un an, soit 77.600 postes en moins. "Depuis le deuxième trimestre 1974, on dénombre ainsi 2,17 millions de destructions d'emplois nettes dans l'industrie manufacturière", commente Marc Touati, économiste chez Natexis.

"Le plus grave, c'est la chute des créations d'emplois dans le tertiaire : seulement 20 000 nouveaux postes, après 67 000 au deuxième trimestre. Même dans le secteur des services, les chefs d'entreprise se sont instantanément ajustés à la conjoncture", déplore Nicolas Bouzou.

Alors comment expliquer la baisse du chômage ces derniers mois ? "La réponse est malheureusement simple : seul un tiers de la baisse du chômage est due à de véritables créations d'emplois. Les deux autres tiers sont dus au papy-boom, à la plus grande rigueur dans la comptabilisation du nombre de chômeurs et au traitement social du chômage, notamment au travers des emplois subventionnés, des stages, des contrats de formations...", explique Marc Touati.

En revanche, maigre consolation, selon les chiffres du ministère de l'Emploi également publiés aujourd'hui, le salaire mensuel de base a augmenté de 0,8% au troisième trimestre par rapport au précédent, et de 2,7% sur un an. L'indice des prix à la consommation pour l'ensemble des ménages et hors tabac ayant diminué de 0,1% au troisième trimestre mais progressé de 1,3% entre septembre 2005 et septembre 2006, cela signifie que le pouvoir d'achat des salaires a progressé de 0,9 point sur le trimestre et de 1,4 point sur l'année. Enfin, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail s'est établie à 35,6 heures fin juin 2006.

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