Villepin exclut de démissionner à la suite de l'affaire Clearstream

Dominique de Villepin a réaffirmé ce matin qu'il n'y avait pas eu d'enquête sur Nicolas Sarkozy dans l'affaire Clearstream. Le Premier ministre exclut de démissionner et se dit victime d'"une campagne de calomnie".

Le feuilleton Clearstream s'est poursuivi cet après-midi avec un nouvel article du quotidien Le Monde selon lequel le général Philippe Rondot n'aurait pas enquêté sur des personnalités politiques. Pourtant, vendredi dernier, cet ancien conseiller pour les affaires de renseignement au ministère de la Défense ainsi qu'à la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) avait affirmé aux juges que les listings Clearstream contenaient des noms d'"hommes politiques de droite et de gauche". Dominique de Villepin lui aurait demandé "sur instructions" de Jacques Chirac une enquête sur ces personnalités.

La confusion qui entoure cette affaire s'accroît donc encore un peu plus, notamment en raison de l'existence de plusieurs versions du rapport Clearstream, dont l'une met en cause des hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy, soupçonnés d'avoir bénéficié de versements occultes via la chambre de compensation.

De son côté, Dominique de Villepin a de nouveau affirmé qu'il n'y avait "jamais eu d'enquête" sur Nicolas Sarkozy dans l'affaire Clearstream, ce matin à l'occasion d'une interview sur Europe 1. Déjà très affaibli par l'épisode du CPE, Dominique de Villepin semble très loin de renoncer au pouvoir. Excluant de démissionner, il a assuré ce matin que "'rien ne justifie son départ".

Dominique de Villepin a en outre déclaré qu'il apporterait "tout son concours à la justice" dans cette affaire et qu'il était à "sa disposition si elle le souhaite". Souhaitant que "la vérité soit établie", il s'est aussi dit "choqué" et "indigné" par une "campagne de calomnie" qui le "vise".

A l'origine de cette affaire qui remonte à 2004, un "corbeau" a faussement accusé plusieurs personnalités, dont le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, de détenir des comptes occultes à l'étranger via une société financière basée au Luxembourg, Clearstream.

"A aucun moment, le nom de Nicolas Sarkozy n'a été évoqué dans (sa) réunion" du 9 janvier 2004 avec le général Philippe Rondot sur l'affaire des frégates, s'est défendu le Premier ministre. Après avoir réuni ce matin le groupe UMP, plus divisé que jamais, Dominique de Villepin a affronté cet après-midi l'hostilité de l'opposition et des députés UDF à l'Assemblée nationale. Après deux semaines de vacances parlementaires, la séance a été pour le moins animée.

"Trop, c'est trop" a affirmé Dominique de Villepin dans l'hémicycle, assurant que "rien ne (le) détournera de son devoir comme Premier ministre", en réponse à Alain Bocquet (PCF) qui dénonçait "un règlement de comptes au sommet de l'Etat-UMP". Un peu plus tard, répondant à une interpellation de François Hollande qui lui demandait quand il allait "tirer les conséquences de cette situation", sous-entendu en démissionnant, Dominique de Villepin a tiré à boulets rouges sur le premier secrétaire du PS, l'accusant de "perdre son sang froid" et de "hurler avec les loups".

Enfin, lasse d'être citée dans l'affaire qui ébranle le sommet de l'Etat français, la société financière luxembourgeoise Clearstream envisage depuis quelques jours de changer de nom.

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