Forte mobilisation anti-CPE attendue demain

Les détracteurs du Contrat Première Embauche espèrent obtenir le même succès dans la rue que mardi dernier. Jugeant inacceptable la proposition de Jacques Chirac d'élaborer une version édulcorée du CPE, ils réitèrent leur souhait d'abrogation de la loi.

Sans surprise, syndicats et étudiants ont décidé de ne pas désarmer malgré la proposition du chef de l'Etat de revoir et corriger sa copie sur le CPE. Demain, la cinquième journée d'action depuis le début du mouvement social est donc maintenue pour demander l'abrogation du dispositif. De fait, selon un sondage Ipsos, plus de la moitié des Français (52% contre 23%) ont trouvé que Jacques Chirac n'a pas été "convaincant" lors de son allocution télévisée vendredi, 71% estimant même que son attitude est de nature à entraîner une radicalisation du mouvement anti-CPE.

Vendredi soir, le chef de l'Etat a promulgué la loi incluant le CPE tout en demandant l'élaboration immédiate d'une nouvelle loi. "La période de deux ans sera réduite à un an. En cas de rupture du contrat, le droit du jeune salarié à en connaître les raisons sera inscrit dans la nouvelle loi", a déclaré Jacques Chirac. "Enfin, je demande au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu'en pratique, aucun contrat ne puisse être signé sans intégrer pleinement l'ensemble de ces modifications", a-t-il précisé. Une proposition jugée inacceptable par l'opposition et les syndicats, qui maintiennent leur demande d'abrogation de l'article sur le CPE.

A l'inverse du trajet du 28 mars, la manifestation parisienne de demain partira à 14h30 de la place de la République et rejoindra la place d'Italie. Les syndicats souhaitent une mobilisation aussi conséquente que celle du 28 mars, qui avait été qualifiée d'"historique" par les organisations syndicales en rassemblant entre 1 à 3 millions de personnes dans les rues.

Les appels à la grève laissent présager d'une forte mobilisation, Les transports vont connaître des perturbations avec 72% des TGV en circulation, 45% des Corail. A la RATP, deux métros sur trois devraient fonctionner, ainsi qu'un train sur deux sur la ligne B du RER et 3 trains sur 4 sur la ligne A. Dans les transports de province, des préavis de grève ont été déposés dans au moins 29 villes. Des appels à la grève ont également été lancés dans le privé. Des perturbations sont à prévoir sur les vols Air France, tandis que par exemple chez Renault, cinq syndicats ont appelé à la grève.

Par rapport à la semaine dernière, apparemment seule la cible a changé. Très affaibli, le Premier ministre a été dessaisi du dossier dont s'occupera désormais l'UMP. C'est Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, avec son homologue au Sénat, Josselin de Rohan, qui ont été chargés de préparer une proposition de loi et de contacter les syndicats pour renouer le dialogue. Jusqu'à nouvel ordre, c'est donc sur eux que s'exercera la pression.

D'aucuns dénotent en outre une légère inflexion dans le discours des décideurs. "Tout est possible au cours de la négociation avec les partenaires sociaux", Bernard Accoyer souhaitant "dialoguer sans préjugé", a-t-on ainsi indiqué dans l'entourage du président de l'UMP. De quoi pouvoir éventuellement envisager des concessions encore plus amples que celles accordées vendredi soir par Jacques Chirac.

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