Le déficit du commerce extérieur français toujours plus préoccupant

Favorisée par le recul de l'euro face au dollar et la croissance mondiale, la progression des exportations n'est pas parvenue à compenser la hausse des importations en novembre. Le déficit du commerce extérieur s'est creusé à 3,14 milliards d'euros.

La progression des importations à un plus haut niveau depuis un an a une nouvelle fois creusé le déficit du commerce extérieur français en novembre. Il s'est établi à la fin du mois à 3,14 milliards d'euros, contre un chiffre révisé de 2,43 milliards d'euros en octobre, en données corrigées des variations saisonnières, selon les données communiquées ce matin par les Douanes.

Talon d'Achille de l'économie française, le solde du commerce extérieur s'avère plus alarmant que prévu, puisque les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablaient sur un déficit de 2,1 milliards d'euros. Ce chiffre porte à 22,8 milliards d'euros le déficit commercial cumulé de janvier à novembre 2005 contre 5,9 milliards sur la même période de 2004.

Au mois de novembre, les exportations ont progressé de 2,5% à 30,4 milliards d'euros et les importations ont encore plus augmenté, de 3,5% à 33,5 milliards d'euros. Depuis mai 2004, la France présente un solde mensuel négatif de son commerce extérieur. Malgré le recul de 8,2% de l'euro face au dollar l'an dernier, une croissance mondiale supérieure à 4%, des économies allemande et italienne qui accélèrent, la progression des exportations n'a pas réussi à compenser celle des importations, dopée par une demande domestique vigoureuse.

"2006 devrait certes s'annoncer meilleure pour le commerce extérieur français", estime Nicolas Bouzou, chez Xerfi. D'une part, l'accentuation de la baisse de l'euro devrait avoir un effet un peu plus fort sur les exportations en dehors de l'Europe. D'autre part, la reprise de la demande intérieure en Allemagne devrait bénéficier aux carnets de commande des industriels français. "Mais cette amélioration ne doit pas masquer artificiellement la perte de compétitivité structurelle de l'industrie française, perte de compétitivité qui lui a fait rater le train de la croissance mondiale de ces dernières années", prévient l'économiste.

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