Quatre ans après Sangatte, les migrants poursuivent leur exode en ordre dispersé

Quatre ans après la fermeture du centre de Sangatte, le problème de l'afflux de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne semble loin d'être résolu. Les diverses associations présentes aujourd'hui à Calais dressent un constat alarmant de la situation. "Rien n'a changé, le problème est le même, identique", résument les membres de C-Sur, le collectif d'associations d'aide aux réfugiés, interrogés par Reuters. "Le constat d'échec est terrible", estime de son côté Joël Loeuilleux, président de la section de Calais de la Ligue des Droits de l'Homme. Le 5 novembre 2002, le centre de la Croix-Rouge de Sangatte, qui accueillait les migrants irréguliers désireux de rejoindre la Grande-Bretagne, a fermé ses portes à un moment où il accueillait environ 1.800 personnes. "Depuis, le nombre de clandestins souhaitant s'exiler outre-Manche n'a pas diminué, ils sont simplement éparpillés et sans abris, on en recense aujourd'hui 200 à Calais, quelques centaines dans les dunes et à Dunkerque, les autres étant dispersés en Belgique, au Havre ou même à Paris", indique un médecin de la mission Calais de Médecins du Monde (MdM). Parmi les migrants venus consulter cette délégation sont recensés des Afghans, pour près d'un tiers. Suivent 24% de Pakistanais, 16% d'Iraniens, 9% de Somaliens, des Erythréens, Soudanais et Ethiopiens. La grande majorité d'entre eux sont des hommes de moins de 25 ans. 34% déclarent être mineurs. Des statistiques à prendre avec précaution, puisque les migrants se rajeunissent parfois, sachant que les mineurs ne sont pas expulsables. MdM estime donc entre 20% et 30% le nombre de mineurs. "Le procureur de la République ne délivre pas d'Obligation provisoire de placement aux clandestins de sexe masculin de plus de 15 ans", note néanmoins MdM. La plupart n'ont ni papier ni argent, tous vivent dehors. Ils dépendent en grande partie des associations humanitaires qui leur apportent de la nourriture des soins médicaux et des vêtements, indiquent les associations présentent sur place, qui déplore que la répression semble la seule réponse apportée au problème par l'Etat. Le seul moyen pour cette population d'accéder à un foyer est de demander l'asile en France, solution qu'ils excluent, souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne à n'importe quel prix. Enfin, le plan grand froid ne devrait pas tarder à être déclenché. Mais pour ne pas compromettre leur passage en Angleterre, la très grande majorité des migrants refuseront d'avoir recours à ce dispositif en raison du prélèvement des empreintes digitales nécessaires pour en bénéficier. "Les squats sont détruits un à un par la police", constate le médecin bénévole de MdM. Selon l'agence Reuters, depuis la destruction du centre de Sangatte, le préfet du département a fait détruire les différents abris de fortune que les migrants et les bénévoles des associations ont tenté d'installer dans un hangar, sur le port ou dans un bois proche d'une zone industrielle au Nord de la ville. "Un hangar proche des distributions de repas a été détruit 11 jours avant l'anniversaire de la fermeture de Sangatte...", ajoute MdM. En définitive, le message des diverses associations comme de la Mairie de Calais reste immuable, il serait essentiel que l'Etat reprenne les choses en main et ne leur laisse pas tout le travail.
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