Nouvelle dégradation du commerce extérieur français

Le déficit commercial de la France continue de se creuser. En juillet, le commerce extérieur a affiché un déficit de 3,7 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables. Le mois précédent, le déficit s'était élevé à 2,375 milliards (après une première estimation de 2,579 milliards).Selon les chiffres publiés ce matin par les Douanes, le déficit du commerce extérieur français sur les sept premiers mois de l'année s'élève désormais à 16,258 milliards d'euros. Ce qui traduit une sérieuse détérioration par rapport aux 11,675 milliards enregistrés sur la même période l'année dernière. Au mois de juillet, les importations se sont élevées à 35,396 milliards d'euros, contre 35,061 milliards en juin. Quant aux exportations, elles reculent à 31,696 milliards d'euros, après 32,686 milliards le mois précédent. "Sur 12 mois, le déficit commercial frise les 27 milliards d'euros, ce qui traduit un problème structurel de compétitivité extérieure. Même notre déficit bilatéral avec l'Union Européenne s'approche du milliard d'euro, alors même que cette zone reste en phase de reprise économique. Le problème est bien illustré par les déboires du secteur automobile. La production y est au plus bas depuis six ans", indique Nicolas Bouzou, économiste chez Astérès. Autre point inquiétant: la performance relativement décevante de la branche des équipements professionnels, dans un contexte où la demande mondiale pour ce type de produits est pourtant très forte. Sur le mois, la France a vendu 19 Airbus, pour un montant de 1,113 milliard d'euros, après 24 Airbus et 1,331 milliard d'euros en juin. La facture énergétique, gonflée par l'envolée des prix du pétrole, continue de coûter cher à la France. Le déficit en la matière s'est établi en juillet à 4,239 milliards d'euros, soit 200 millions de plus que les 4,012 milliards du mois de juin."Au vu de ces chiffres, il est aujourd'hui difficile de penser que la croissance économique du troisième trimestre puisse être supérieure à 0,5% (elle avait été de 1,1% au deuxième trimestre), en particulier parce que la contribution du commerce extérieur resterait négative", indique Nicolas Bouzou. Certes, sur l'ensemble de l'année, le PIB progresserait selon lui de 2,3%, mais sans possibilité d'accélérer l'année prochaine, faute de soutiens structurels solides.
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