Bruxelles relève à 2,5% sa prévision de croissance de la zone euro en 2006

La zone euro devrait enregistrer cette année sa plus forte croissance depuis 2000. Joaquin Almunia incite les Etats à en profiter pour "accélérer les réformes structurelles et la consolidation budgétaire". La probabilité d'un taux directeur de la BCE à 3,5% à la fin de l'année se précise.

Après l'OCDE hier, c'est au tour de la Commission européenne de revoir à la hausse ses prévisions de croissance pour l'année. Pour les 12 pays de la zone euro, le PIB devrait grimper de 2,5% en 2006 contre 2,1% estimés en mai. En 2005, la zone euro avait enregistré une croissance de 1,4%. Ce sera "la plus forte croissance depuis l'année 2000", souligne le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. Il faut en profiter pour "accélérer les réformes structurelles et la consolidation budgétaire", a-t-il aussi fait valoir. L'OCDE a également invité hier les pays européens à consacrer les surplus de recettes fiscales à la réduction des déficits publics (lire ci-dessous).

La France devrait enregistrer une croissance de 2,3%, et non de 1,9% comme estimé précédemment. Cette nouvelle estimation est en ligne avec les prévisions du gouvernement qui ont servi d'hypothèses pour l'élaboration du budget 2006, à savoir un taux de croissance compris dans une fourchette de 2 à 2,5%. De son côté, la première économie européenne, l'Allemagne, devrait connaître une croissance de 2,2% contre 1,7% annoncé jusqu'ici. Bruxelles a revu à 2,7% contre 2,3% son estimation de croissance pour l'Europe des 25.

Corollaire à cette amélioration conjoncturelle, et en raison de la flambée des prix de l'énergie, l'inflation a elle aussi été revue à la hausse. C'est désormais une augmentation de 2,3% que devraient enregistrer les prix de la zone euro cette année. Ce chiffre supérieur au seuil de 2% toléré par la Banque centrale européenne (BCE) confirme les anticipations de hausses des taux d'ici la fin de l'année. Même si "l'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) demeure sous contrôle", note la Commission qui ne voit que des "effets secondaires limités", donc pas de risque d'emballement général.

Le terme de "grande vigilance" à l'égard de l'inflation ayant été employé par Jean-Claude Trichet lors de la dernière politique monétaire, l'ensemble des économistes s'attend à une hausse des taux le 3 octobre. La plupart pronostiquent également un dernier tour de vis d'un quart de point d'ici la fin de l'année, qui porterait le taux directeur de la BCE à 3,5%. Selon l'OCDE, la croissance européenne est suffisamment solide pour supporter une politique monétaire neutre. Après avoir été relevé quatre fois depuis décembre dernier, le taux directeur, à 3% aujourd'hui, est encore jugé trop "accommodant" par Jean-Claude Trichet. Avec un taux de 3,5%, la politique monétaire n'exercera ni effet de stimulation ni freinage sur l'activité, tout en permettant à la Banque centrale de conserver la maîtrise de l'inflation.

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