Les réserves de change chinoises frôlent les 900 milliards de dollars

A quelques jours de la visite du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis, la Banque centrale chinoise a publié des réserves de change proches de 900 milliards de dollars. Le gouvernement autorise désormais les banques chinoises à investir sur les marchés obligataires étrangers.

Voilà de quoi alimenter les discussions la semaine prochaine sur la réévaluation du yuan et le déficit de la balance commerciale américaine. La banque centrale chinoise a publié ce matin les tout derniers chiffres des réserves de change de la Chine, qui poursuivent leur ascension vertigineuse. Devenues en février les plus importantes du monde, ces réserves ont atteint en mars 875,1 milliards de dollars, en hausse de 32,8% sur un an.

Pékin a terminé 2005 avec 818,9 milliards de réserves grâce à son commerce extérieur florissant. Ses réserves ont encore augmenté de 26,3 milliards en janvier puis de 8,5 milliards en février, lui permettant de détrôner le Japon, avant de gonfler de 21,4 milliards en mars. Le mois dernier, les réserves japonaises se sont élevées à 852,03 milliards, un record historique, mais toujours derrière la Chine.

Les réserves chinoises, qui permettent en partie de financer le déficit américain par l'achat de bons du Trésor, reflètent le déséquilibre d'une économie reposant sur les exportations. De fait, le déficit commercial américain devrait figurer en bonne place dans les rencontres, la semaine prochaine, du président chinois Hu Jintao avec George Bush. Le Congrès américain cherche actuellement à pénaliser les Chinois qui maintiennent artificiellement leur monnaie à un faible niveau pour soutenir leurs exportations. Et les autorités américaines réclament à cor et à cris une réévaluation de la devise chinoise pour freiner les exportations du pays.

Reste que parallèlement à cette publication, la Banque centrale a annoncé une mesure qui pourrait faire passer plus facilement le nouveau record des réserves de change. Les banques chinoises agréées seront désormais autorisées à acheter des bons du Trésor américain ou d'autres obligations étrangères. Il s'agit là d'un pas de plus vers la libéralisation de marchés des changes. En outre, l'achat de T-bonds américains par les banques chinoises devrait pousser dans le sens d'une dépréciation du yuan, dans la mesure où elles vendront leur monnaie nationale pour acheter des dollars. Ce qui pourrait, dans l'esprit des dirigeants chinois, contrebalancer les effets d'une éventuelle réévaluation du yuan qu'accorderait la semaine prochaine Hu Jintao à ses hôtes américains.

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