Dominique Ferrero, le retour

L'ancien numéro 2 du Crédit Lyonnais, actuellement "senior banker" chez Merrill Lynch, revient aux affaires. Chez Natixis, il va s'attaquer à la fusion des banques d'investissement des Caisses d'épargne et des Banques populaires.

Ce transfert est tout sauf anodin. Comme cela se murmurait depuis quelques semaines, Dominique Ferrero va intégrer le directoire de Natixis en qualité de directeur général. L'ancien numéro 2 du Crédit Lyonnais, sacrifié sur l'autel de la fusion avec le Crédit agricole, retrouve donc un poste directement opérationnel, certainement plus conforme à son tempérament que celui de "senior banker" qu'il occupait depuis deux ans chez Merrill Lynch. Dominique Ferrero est réputé pour être un banquier énergique, efficace mais aussi un spécialiste des fusions.

Sa carrière est en effet rythmée par de telles opérations. A la BFCE tout d'abord, il a supervisé le rapprochement avec le Crédit national, l'ensemble donnant naissance à Natexis qui est ensuite entré dans le giron des Banques populaires. Un groupe que le banquier connaît donc bien mais qu'il avait quitté, répondant à l'appel de Jean Peyrelevade, pour impulser une nouvelle dynamique commerciale à l'ancienne banque publique. Cette carrière ascendante a connu un brutal coup d'arrêt lorsque la banque au lion est passée dans le giron de la banque verte.

C'est peu de dire que le courant n'est pas passé entre Dominique Ferrero et ses nouveaux employeurs, sans doute soucieux de montrer qui était le patron dans le nouvel ensemble. Chargé de mettre en ordre la banque d'investissement, le numéro deux du Lyonnais a été poussé vers la sortie. Certes, l'homme est réputé avoir du caractère. Mais il a surtout la réputation d'être l'homme des "reverse takeover", ces fusions où c'est la cible qui en fait prend le contrôle de l'acheteur. Une situation que ne pouvait décemment pas accepter le Crédit agricole qui avait mis à l'époque 20 milliards d'euros sur la table pour emporter le Lyonnais.

Quoiqu'il en soit, à 59 ans Dominique Ferrero s'attaque à un nouveau défi. Le rapprochement entre les banques d'investissement des Caisses d'épargne et des Banques populaires, s'il fait du sens sur le papier, devra bientôt se heurter à la réalité d'une fusion: organisation, développement commercial, répartition des tâches, arbitrages parfois douloureux... Tout devra être mené de front. Pour mener à bien cette mission, les deux groupes mutualistes avaient besoin d'un homme d'expérience et déterminé. Et pour Dominique Ferrero, l'occasion de revenir au premier plan était sans doute trop belle.

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