L'Office fédéral du travail a annoncé ce matin une augmentation à 11,3% du taux de chômage, contre 11,2% au mois de décembre. "Cette dégradation intervient après une baisse du chômage de 11,7 à 11,2% les trois mois précédents", précise Sylvain Broyer, économiste chez Ixis. Alors que les économistes interrogés par l'agence Reuters s'attendaient à une diminution de 20.000 chômeurs, leur nombre a augmenté de 69.000 personnes pour atteindre 4,699 millions, en données corrigées des variations saisonnières. A l'ouest du pays, le nombre a crû de 34.000 et à l'est de 35.000.

En donnée brute, qui fait référence dans le débat public en Allemagne, le nombre de sans-emplois a dépassé la barre des cinq millions, faisant grimper le taux de chômage à 12,1% contre 11,1% en décembre. Le nombre de chômeurs a progressé de 405.917 personnes à quelque 5,012 millions individus. C'est la première fois depuis mars 2005 que le seuil des 5 millions de chômeurs est de nouveau franchi. Le ministre allemand du Travail et vice-chancelier social-démocrate, Franz Müntefering, avait déjà prévenu dans un entretien de presse ce week-end que cette barre fatidique pourrait être atteinte.

Mais cette dégradation n'émeut pas les économistes outre mesure. "Le rapport de l'emploi apparaît très encourageant: les destructions de postes font désormais parties du passé", estime Sylvain Broyer. Selon l'économiste, la reprise allemande entre dans sa troisième phase, celle des créations d'emplois. "Les entreprises ont assaini leur bilan, les exportations permettent de relancer les investissements; le taux de chômage devrait être réduit à 10,2% d'ici deux ans", précise-t-il.