"La BCE va continuer à surveiller de près les risques inflationnistes (...). Notre politique monétaire reste accommodante": après le statu quo annoncé cet après-midi par la Banque Centrale Européenne, le début du discours de Jean-Claude Trichet semblait plutôt confirmer les attentes des marchés d'une hausse des taux d'un quart de point à 2,75% lors de la prochaine réunion monétaire le 4 mai.

Et pourtant. Le président de la BCE a ensuite contredit ces anticipations, indiquant que cela ne correspondait pas au "sentiment du conseil". Le président de la BCE laisse ainsi entendre que la prochaine hausse de taux pourrait intervenir au mois de juin. Alors qu'on lui demandait de préciser sa pensée, il a déclaré: "j'ai été assez clair, aussi bien sur mai que sur juin".

"Jean-Claude Trichet s'est montré plus optimiste sur la croissance de la Zone euro", souligne par ailleurs Sylvain Broyer, économiste chez Ixis. Du côté de l'inflation, en revanche, l'inquiétude reste la même. "Des risques à la hausse continuent de peser sur les perspectives d'évolution des prix, au nombre desquels figurent de nouvelles augmentations du prix du pétrole, avec des répercussions sur les prix plus fortes qu'envisagées actuellement (...)", a déclaré Jean-Claude Trichet. Mais globalement, ces propos ne remettent pas en question l'anticipation de Sylvain Broyer d'un taux directeur à 3% avant le troisième trimestre 2006.

En attendant, les propos sans ambiguïté du président de la BCE n'ont pas tardé à faire réagir les marchés. Les espoirs de hausse prochaine du loyer de l'argent dans la zone euro ayant été douchés, l'euro reculait à 1,2208 dollar après ces déclarations, contre 1,23 dollar environ en tout début d'après-midi.