La croissance allemande minée par une consommation moribonde

D'après le détail du PIB dévoilé ce matin, la consommation s'avère la principale cause du ralentissement de l'économie allemande en fin d'année. Mais le dynamisme du secteur industriel et des investissements présage une nette amélioration conjoncturelle cette année.

A réunir les forces de l'Allemagne et de la France, l'équation économique serait parfaite. Car la consommation domestique s'avère le maillon faible de la première économie européenne, alors qu'elle reste le moteur de la croissance française (lire ci-dessous). A l'inverse, l'Allemagne se trouve généralement portée par son commerce extérieur, si défavorable à la conjoncture de l'Hexagone.

Selon les données publiées ce matin par l'Office fédéral des statistiques de Wiesbaden (Destatis), la stagnation de l'économie allemande au quatrième trimestre s'explique en effet essentiellement par la faiblesse de la consommation. Après une croissance de 0,6% au troisième trimestre, la stagnation du Produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre a été confirmée, portant la croissance annuelle allemande à 1% en 2005. A l'origine de ce ralentissement, la consommation privée, qui a reculé de 0,6% comparé au trimestre précédent, tandis que les dépenses publiques ont baissé encore davantage, de 1,6%. "Une baisse qui permet au gouvernement d'afficher un déficit de 3,3% du PIB au lieu de 3,5%", souligne Sylvain Broyer, économiste chez Ixis.

L'écomoniste explique par ailleurs le recul de la consommation privé à la fois par le recul de 0,4% des salaires et par la hausse de 0,5% de l'inflation, alors que le taux de chômage stagne. "Toutefois, la consommation domestique a été révisée pour les deux trimestres précédents, ce qui porte son taux annuel à 0,1%, au lieu de la contribution négative de 0,2% estimés précédemment", indique Sylvain Broyer.

Par ailleurs, la contribution du commerce extérieur a été négative à prix constants (-0,2%), en raison d'une forte poussée des importations. Accidentel, ce phénomène est lié à la reprise de l'activité industrielle dans le pays, qui conduit les entreprises à relancer leurs investissements et acheter davantage à l'étranger.

Le secteur du bâtiment s'est montré particulièrement dynamique, semblant confirmer sa reprise après plusieurs années de vaches maigres: les investissements dans ce secteur ont augmenté de 1,2% au dernier trimestre. Les investissements en biens d'équipement ont affiché une légère hausse de 0,1% tandis que les autres dépenses industrielles progressaient de 0,5%.

Autant d'éléments qui soutiennent l'optimisme des économistes et du gouvernement pour 2006. "Pour la première fois en cinq ans, l'Allemagne n'a enregistré aucun trimestre de ralentissement économique en 2005", relève Sylvain Broyer, qui table sur une croissance de 2% cette année, en net redressement par rapport à 2005 mais deça de celle de 3,5% prévue par le gouvernement allemand.

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