Sacré American Way of Life...

Vouloir faire des économies d'énergie, c'est bien. S'en donner les moyens, ce serait mieux.

Le président Bush l'a dit dans son discours sur l'Etat de l'Union: l'Amérique doit s'affranchir de sa dépendance énergétique. En particulier, elle doit diminuer ses importations en provenance de pays arabes qui ne lui veulent pas tous forcément du bien.

Reste à savoir comment, concrètement, l'Amérique va faire. Les alternatives sont rares. Faut-il forer en Alaska, comme l'Administration Bush cherche à le faire depuis plusieurs années sans succès? Mais même si elle réussissait, elle ne récolterait que quelques mois de consommation nationale. Alors pourquoi perturber la vie des caribous pour si peu? Doit-elle quémander plus d'or noir au Venezuela? Ce pays, gouverné par Hugo Chavez, dont la rhétorique anti-américaine est notoire, serait bien trop content de tenir un peu plus les Etats-Unis dans sa main. Doit-elle demander plus au Mexique, son deuxième fournisseur après le Canada? Mais le Mexique vient d'annoncer que ses réserves pourraient venir à manquer.

Certes, et elle le fait déjà, l'Administration Bush pourrait chercher à stimuler aussi bien la commercialisation de voitures hybrides, les recherches sur les bio-carburants et autres énergies renouvelables. Elle pourrait même, comme elle semble vouloir le faire, réfléchir de nouveau au nucléaire, une option tabou depuis l'accident de Three Miles Island.

Mais il est clair que tout cela ne suffira pas. Le temps presse. Que faire, alors? Pour bien faire, il faudrait aussi que les Américains limitent leur consommation d'énergie. Là aussi, l'administration centrale ou les administrations locales peuvent faire des efforts. A Sacramento, l'agence californienne pour l'environnement n'est pas peu fière de dire que le bâtiment qui l'abrite atteint " l'état de l'art " en matière d'économies d'énergie. D'autres efforts du même type pourraient être réalisés.

Et évidemment, les citoyens eux-mêmes pourraient faire des efforts. On pourrait ressortir des cartons les idées de covoiturage, par exemple. Mais dans ce domaine, l'un des plus importants, les limites sont énormes. Non seulement les Américains ont pris l'habitude de gaspiller (difficile par exemple de faire comprendre à la caisse d'un supermarché que l'on a déjà un sac en toile, il faut accepter le sachet plastique), mais en plus, l'infrastructure du pays est telle qu'il est impossible de se passer de voiture.

Au-delà des grandes villes qui possèdent un système de transport en commun - et encore - on ne peut se déplacer sans voiture. Comment, dans ces conditions, non seulement aller au supermarché, mais aller simplement travailler? Et le voisin ne va pas forcément dans la même direction!

Changer la mentalité, et toute l'infrastructure du pays, serait sans doute une bonne idée. Il est pourtant peu probable que des efforts soient faits dans ce domaine. Après tout, l'Administration Bush, qui n'en est pas à une contradiction près, vient de proposer pour le prochain budget que le financement d'Amtrak, les chemins de fer américains, soit (encore) réduit...

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