L'Europe, modèle de développement... pour le Mexique

Ce sont surtout les fonds de cohésion de l'Union européenne qui font rêver les Mexicains. Comme ils ont réussi à tirer l'Espagne et d'autres pays vers le haut, le Mexique voudrait voir les Etats-Unis et le Canada employer la même méthode à leur égard.

L'Europe n'a jamais été autant au goût du jour au Mexique que depuis quelques semaines. Depuis, en fait, que l'un des deux principaux candidats à la présidentielle, le conservateur Felipe Calderon, a cité en exemple les investissements consentis par l'Union pour ses membres les moins développés au cours des années passées, et qui ont permis le développement spectaculaire de l'Espagne, pays familier pour les Mexicains, mais aussi de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal.

Au point même que les Mexicains se prennent maintenant à rêver de bénéficier de fonds de cohésion à l'européenne. Evidemment, l'argent ne viendrait pas de Bruxelles, mais des Etats-Unis et du Canada, les deux partenaires commerciaux du Mexique dans le cadre de l'accord de libre échange, l'Alena.

"C'est évident que construire un kilomètre d'autoroute au Mexique serait mieux que de construire 10 kilomètres de mur le long de la frontière", a ainsi déclaré Felipe Calderon. Oui, mais voilà, si les trois pays, Canada, Etats-Unis et Mexique, sont bien liés depuis 1994 par un traité commercial, cela n'a rien a voir avec une véritable Union. Et de toute façon, si les Canadiens seraient, aux dires de certains économistes mexicains, relativement enclins à réfléchir à ce type de solution pour créer des emplois au Mexique, un pays qui ne cesse d'exporter sa main d'oeuvre de l'autre côté du Rio Grande, à Washington l'idée est quasiment honnie, puisqu'elle implique un activisme de la part du gouvernement, ce que refuse l'Administration.

Pourtant, des investissements à l'européenne, avec la même vision à long terme, pourraient être la meilleure solution pour venir à bout d'un des problèmes clés du Mexique, l'emploi. Car si l'on veut un jour ralentir ou arrêter l'exode mexicain vers les Etats-Unis, au même titre qu'il n'existe plus d'immigration espagnole, italienne ou portugaise vers la France, il faudra bien enrichir et développer le Mexique. Reste que certains y voient aussi un puit sans fond. De fait, si le Mexique croît, il attirera sur ses terres des immigrants venus du Guatemala, du Honduras et d'autres pays encore plus pauvres que lui. Un peu comme l'Espagne ou l'Italie attirent maintenant les infortunés Africains...

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