Les membres de l'OMC souhaitent sortir de la "cale sèche"

Alors que les appels au compromis se multiplient du côté asiatique, les 149 pays membres de l'OMC se sont réunis aujourd'hui pour tenter de relancer les négociations de Doha. Interrompu en juillet dernier, le cycle de négociation sur la libéralisation du commerce mondial devrait jouer son dernier va-tout.

Quatre mois après l'interruption des négociations, les 149 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont réunis aujourd'hui de façon informelle pour discuter des négociations de Doha sur un nouvel ordre commercial mondial, et ce pour la première fois depuis la suspension des discussions fin juillet.

"Tous les navires de notre convoi sont restés en cale sèche depuis des semaines pour réparations. Nous n'allons pas les remettre à l'eau sans préparation préalable", a expliqué Pascal Lamy. Le patron de l'OMC a indiqué que des contacts officieux entre les différents pays membres s'étaient poursuivis malgré la suspension des travaux et s'étaient même intensifiés récemment. Il serait cependant "prématuré" de convoquer à nouveau des ministres pour négocier.

Les tractations, qui auraient dû être achevées fin 2004, ont été suspendues fin juillet par le directeur général de l'OMC, faute de consensus sur l'agriculture entre les six principaux acteurs de la négociation (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon et Union européenne).

Les appels au compromis se sont multipliés hier lors d'une réunion des pays de la région Asie-Pacifique à Hanoï où le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a évoqué un "sentiment d'urgence". Les ministres des 21 membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ont affiché une forte détermination à ne pas renoncer aux ambitions annoncées dans la capitale du Qatar, en 2001.

L'Apec est prête à "sortir de l'impasse" et à "relancer la négociation", indique un projet de déclaration finale qui sera soumis ce week-end aux dirigeants du bloc, dont les présidents George W. Bush et Hu Jintao (Chine). Le texte mentionne l'agriculture comme la dernière "question clef en suspens" dans le cadre des discussions mondiales. Des diplomates asiatiques ont indiqué que cette formulation était un appel à l'Union européenne pour qu'elle montre davantage de flexibilité sur la question des subventions agricoles.

En septembre, tous les pays émergents du G20, le Fonds monétaire international (FMI) et les sept pays les plus riches du monde (G7) avaient fait part de leur volonté de voir reprendre des discussions. Fin juillet, la représentante pour le Commerce, Susan Schwab, avait néanmoins été montrée du doigt par ses principaux partenaires (Brésil, Inde, Japon, UE) pour avoir refusé de s'engager sur une baisse des subventions agricoles.

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