La Russie et l'Ukraine parviennent à un accord sur le gaz

La crise majeure qui secoue l'Europe de l'Est depuis dimanche a trouvé une issue. La Russie pourra facturer son gaz 230 dollars les 1000 m3 à l'Ukraine. Mais mélangé à du gaz d'Asie Centrale, meilleur marché, ce gaz ne sera payé que 95 dollars par son voisin.

L'honneur est sauf. Alors que, faute de s'être entendus sur un nouveau tarif, Gazprom avait mis à exécution le 1er janvier sa menace de priver l'Ukraine de son gaz, les deux pays ont fini par trouver un accord. La Russie et l'Ukraine ont conclu un contrat de cinq ans fixant le prix du gaz russe à 230 dollars les 1000 m3, mais permettant à l'Ukraine de le payer 95 dollars, en le mélangeant à du gaz d'Asie centrale. Un nouvelle annoncée ce matin à Moscou conjointement par les chefs des deux monopoles gaziers, le russe Gazprom et l'ukrainien Naftogaz.

Moscou ne perd donc pas la face, dans la mesure où Gazprom obtient le prix qu'il réclamait, à 230 dollars les 1000 m3. De son côté, l'Ukraine achète du gaz à 95 dollars, contre 50 auparavant, vestige de l'époque soviétique où les alliés de Moscou bénéficiaient de tarifs subventionnés. La différence entre les 230 dollars affichés et les 95 dollars payés se trouve absorbée par la société RosOukrEnergo, contrôlée à parts égales par les deux parties.

"A compter du 1er janvier, Gazprom fournira du gaz aux utilisateurs en Ukraine à travers la compagnie RosOukrEnergo", a ainsi expliqué le président de Gazprom Alexeï Miller, tandis que le patron de Naftogaz Olexi Ivtchenko a précisé que la société russo-ukrainienne vendrait à l'Ukraine du gaz "russe et asiatique" au prix de 95 dollars les 1000 mètres cubes. Le porte-parole de Gazprom n'a pas souhaité préciser le prix du gaz provenant d'Asie centrale (Turkménistan, Kazakhstan et Ouzbékistan), que les experts situent entre 40 et 60 dollars. Par ailleurs, le prix du transit du gaz russe à travers l'Ukraine a été fixé à 1,6 dollar pour 1000 mètres cubes sur 100 km, contre 1,09 jusqu'à présent.

Ayant redouté que cette situation ne conduise à une pénurie de gaz russe transitant par l'Ukraine, les pays européens ont exprimé leur soulagement. Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs s'est dit "heureux" de l'accord qui "satisfait" les deux parties. L'accord intervient à quelques heures d'une réunion extraordinaire à Bruxelles des représentants des 25 Etats de l'Union européenne sur la question énergétique.

Après cet accord, les contrats à terme sur le gaz européen subissent des prises de bénéfice et perdent 1,5% à 534,50 dollars. Ils avaient bondi de 5% hier, la fermeture temporaire du robinet russe ayant suscité des anticipations de hausse de la demande.

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