Romano Prodi remporte les deux Chambres italiennes

C'est désormais officiel: la gauche a obtenu la majorité tant au Sénat que chez les députés. Très étroite, cette victoire, que Silvio Berlusconi refuse encore de reconnaître, ne devrait laisser que peu de marges de manoeuvres au futur Premier ministre.

Rebondissements en série dans la saga des élections italiennes. Au terme d'un suspense exceptionnel, marqué par plusieurs retournements de situation, l'union de gauche de Romano Prodi a remporté la majorité dans les deux chambres du Parlement: c'est ce qu'a annoncé officiellement mardi soir le ministère de l'Intérieur italien.

Clé de cette double victoire: la gauche a donc finalement emporté la majorité des sièges au Sénat. Le vote des Italiens de l'étranger lui a donné quatre sénateurs, la coalition de gauche obtenant du même coup une majorité de 158 sénateurs sur un total de 315. Un résultat qui permettra donc à la gauche de contrôler le Sénat. Par ailleurs, on savait depuis la nuit dernière que la coalition dirigée par Romano Prodi a également la majorité à la Chambre des députés, avec 342 députés sur 630.

Cette double victoire de la gauche intervient au terme d'une succession de retournements. Lundi après-midi, à la clôture des urnes, les sondages donnaient la gauche victorieuse dans les deux Chambres. Mais dans la soirée, le dépouillement des résultats laissait augurer d'une possible victoire de la droite à l'Assemblée comme au Sénat. Et en fin de nuit, alors que la victoire de la gauche chez les députés se confirmait, il semblait que la droite était bien placée pour l'emporter au Sénat - ce qui aurait alors donné une situation de blocage institutionnel, avec les deux chambres, toutes deux aussi importantes dans le processus législatif, dans des mains opposées.

Si un tel blocage sera donc finalement évité, la victoire de Romano Prodi apparaît malgré tout particulièrement étroite. A la Chambre des députés, l'avance confortable en sièges qu'obtient la gauche tient à l'avantage accordé au parti arrivé en tête. Mais en termes de voix, l'écart est extrêmement resserré: la gauche devancerait la droite de 25.224 vois sur un total de plus de 38 millions...

Et au Sénat, la gauche ne disposera que d'une majorité d'un ou deux sénateurs. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur la capacité d'action d'un gouvernement de gauche dirigé par Romano Prodi: celui-ci risque d'être en permanence l'otage des différentes composantes de sa coalition, et notamment les partis les plus à gauche, comme les communistes non réformés...

Reste que le processus électoral italien pourrait encore réserver des surprises. Arguant de l'étroitesse des différences entre les deux camps, la coalition de centre-droit semble bien décidée à obtenir un nouveau décompte des voix. Mardi soir, d'ailleurs, Silvio Berlusconi a refusé de reconnaître la victoire de son adversaire.

Les incertitudes qui pèsent ainsi sur les marges de manoeuvre dont disposera le futur gouvernement n'ont pas plu aux marchés financiers. A la Bourse de Milan, l'indice SP/Mib des quarante premières valeurs italiennes a chuté de 2,18% aujourd'hui.

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