Certes, il s'agit du plus fort recul depuis quatre mois. Le nombre de chômeurs a diminué de 40.000 personnes en Allemagne en avril, en données corrigées des variations saisonnières (CVS). "Un chiffre globalement en ligne avec les attentes des économistes, qui tablaient sur 35.000 chômeurs de moins", indique Dominic Bryant, chez BNP Paribas. Mais la situation du marché de l'emploi est globalement décevante au regard de l'afflux de bonnes nouvelles sur la conjoncture de la première économie européenne. A 105,9, l'indice Ifo du climat des affaires allemand publié mardi dernier a ainsi atteint son plus haut niveau depuis avril 1991, c'est à dire quinze ans.

Force est de constater que les créations d'emploi ne suivent pas. "Le taux de chômage a faiblement reculé de 0,1% à 11,3% seulement, un effet saisonnier dû aux terribles intempéries de mars qui ont empêché la création d'emplois dans le secteur de la construction", regrette Sylvain Broyer, chez Ixis. Dans ces conditions, et malgré la hausse des cours du pétrole, il se confirme que la Banque Centrale Européenne (BCE) ne relèvera pas ses taux en mai. Sylvain Broyer estime que la BCE attendra les premières estimations de croissance pour le premier trimestre et ne relèvera donc ses taux qu'en juin, comme elle l'a clairement laissé entendre. Selon l'économiste, en revanche, une hausse de 50 points de base n'est pas à exclure.

Jugé moins représentatif par les économistes mais considéré comme la référence dans le débat public en Allemagne, le taux de chômage brut est descendu à 11,5% en avril contre 12% un mois plus tôt. Le pays comptait 4,79 millions de chômeurs en avril. En mars, le nombre de sans-emploi était retombé sous la barre politiquement sensible des 5 millions, à 4,976 millions.