La BCE confirme son intention de relever ses taux

Après une nouvelle hausse des taux d'un quart de point jeudi dernier, la BCE a confirmé ce matin son intention de resserrer de nouveau les conditions du crédit dans la zone euro, si la reprise économique se poursuit. Dans son bulletin mensuel, la BCE écrit que si la conjoncture continue à croître, alors "une réduction progressive du caractère accommodant de la politique monétaire sera nécessaire". Une autre façon de dire qu'il faudra encore remonter les taux. Le principal taux directeur a été relevé la semaine dernière à 3%, son plus haut niveau depuis environ trois ans et demi. Les économistes misent dans leur ensemble sur deux nouvelles hausses d'un quart de point espacées de deux mois, qui porterait le principal taux directeur à 3,50% fin décembre. La BCE s'est jusqu'à présent gardée de s'avancer sur l'ampleur et les échéances des prochains tours de vis monétaires. La BCE continue de s'inquiéter des menaces de surchauffe inflationniste liée à la grimpée des prix du pétrole brut et son éventuelle contagion à l'ensemble de l'économie via de fortes hausses de salaires. Elle prévoit que l'inflation va dépasser les 2% cette année et l'an prochain. Pour la BCE, la stabilité des prix est garantie quand les prix augmentent légèrement en dessous de ce taux. Les prévisions en matière d'inflation de la BCE pourraient être révisées à la hausse, a plus d'une fois indiqué son président Jean-Claude Trichet. La BCE mise pour le moment sur une hausse des prix à la consommation de 2,3% en 2006 et 2,2% en 2007. Pour la croissance, elle prévoit une hausse du Produit intérieur brut de 2,1% puis un ralentissement à 1,8% l'année prochaine. Dans son bulletin, l'institution a publié comme tous les trois mois le résultat d'un sondage auprès d'experts européens, dont elle utilise les conclusions pour établir ses propres projections économiques trimestrielles. Les experts ont révisé en forte hausse leur prévision d'inflation pour 2006, qui passe à 2,3% contre 2,1% trois mois plus tôt. Pour 2007 en revanche, ils conservent leur prévision d'une hausse des prix à la consommation de 2,1%. Côté croissance économique, ils sont plus optimistes pour cette année, avec une hausse prévue de 2,2% du PIB (contre 2,1% attendu il y a trois mois). A l'appui de leur confiance: la bonne santé des exportations, soutenues par une forte demande extérieure, conjuguée à une consommation des ménages appelée à se renforcer alors que se dessine une détente sur le marché de l'emploi, selon l'étude. En 2007, la croissance va ralentir à 1,8% (contre 1,9% auparavant), sous les effets conjugués d'un ralentissement de l'économie mondiale et de risques liés au niveau élevé des prix du pétrole. En Allemagne, la forte hausse de la TVA, qui doit grimper à 19% début 2007 contre 16% actuellement, devrait entraîner un coup d'arrêt de la croissance de la première économie de la zone euro. Les nouvelles projections économiques de la BCE seront rendues publiques lors du prochain conseil des gouverneurs, programmé pour le 31 août.
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