Prix Pinocchio en Hongrie

Les jeunes hongrois ne décolèrent pas. Un micro malencontreusement ouvert leur a permis de comprendre qui était leur premier ministre : un menteur. Ferenc Gyurcsany a beau avoir l'air d'un premier communiant, jeune et fringuant, il n'empêche, il n'y est pas allé par quatre chemins pour dire à des proches combien il s'était moqué des électeurs, pendant la campagne pour les législatives d'il y a quelques mois. Certes, toute vérité n'est pas forcément bonne à dire. Et il est bien connu que les électeurs préfèrent toujours entendre que leurs impôts vont baisser plutôt que le contraire. Du coup, de peur de perdre l'élection, le jeune premier a préféré passer sous silence certaines vérités qui fâchent. Comme le fait que le déficit, au lieu de reculer pour rentrer dans les critères de Maastricht, explosait au contraire. En effet, il ne se situe pas aux alentours de 3,5%, mais à plus de 10% du Pib ! Sachant cela, n'importe quel électeur aurait compris que les impôts allaient augmenter.... Mais Ferenc Gyurcsany a préféré faire l'annonce des hausses d'impôts et des baisses d'allocations familiales après avoir obtenu la majorité au Parlement et avoir été reconduit dans ses fonctions de premier ministre plutôt qu'avant.... Pas étonnant, dans ces conditions, que la droite, qui a "guidé" les manifestants ces deux dernières semaines, ait réussi à infliger un sérieux camouflet au premier ministre lors d'élections locales, qui ont eu lieu ce dimanche passé. Mais que va-t-il se passer maintenant ? Ferenc Gyurcsany a déclaré qu'il ne démissionnerait pas. Et s'il y a bien un vote de confiance au Parlement, comme le demande la droite, le premier ministre est sûr, compte tenu de sa majorité, de l'obtenir.... L'ironie de la situation, c'est que la droite, qui crie au loup, n'avait, elle, pas l'intention de faire beaucoup d'efforts pour que le forint rejoigne l'euro, puisqu'elle se dit on ne peut plus euro-sceptique.... Reste maintenant à savoir si l'attitude de Ferenc Gyurcsany, qui, il faut le dire, n'est pas réellement une exception en politique, illustre un simple manque de courage politique, ou s'il s'agit, là aussi, d'un certain manque de volonté de rejoindre l'euro...
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