Comme s'y attendaient de nombreux économistes, la Banque centrale chinoise a fini par relever ses taux pour la première fois en deux ans. Le taux sur les prêts à un an sera relevé de 27 point de base à 6,12%. Le taux des dépôts à un an a été relevé de la même ampleur à 2,52%. Seule une augmentation des taux sur les prêts avait été décidée en avril. Mais le mouvement s'était révélé insuffisant pour calmer la croissance. La croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 11,3% au deuxième trimestre par rapport à l'an dernier. Un niveau qui n'avait pas été atteint depuis plus d'une décennie. Et sur les sept premiers mois de l'année, les investissements ont augmenté de 30,5% en glissement annuel, un rythme beaucoup trop rapide pour Pékin, qui espérait contenir la hausse sous la barre des 18% pour l'ensemble de 2006. Le secteur de l'immobilier, dans la ligne de mire du gouvernement car se développant trop vite, a affiché une croissance de 24% entre janvier et juillet. Selon le gouvernement, environ 50% des investissements immobiliers sont financés avec des crédits.La perspective de cette hausse du loyer de l'argent, effective demain, a fait grimper l'ensemble des monnaies asiatiques. Le yen, le bath thaïlandais et le dollar singapourien ont gagné du terrain face au dollar après cette annonce. Cette mesure intervient au lendemain des premières sanctions du gouvernements contre les banques, qui n'ont rien fait pour calmer l'économie, malgré les exhortations du Premier ministre Wen Jiabao. "C'est quelque chose que nous avions anticipé mais cela intervient plus tôt que nous le pensions", a déclaré Chen Xindong, économiste chez BNP-Paribas, interrogé par l'AFP. "Les indicateurs de juillet ont été décevants pour le gouvernement (...) c'est la raison qui l'a poussé à agir", a ajouté l'analyste.

latribune.fr

17 Sept 2010, 23:30

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