C'est l'épidémie. Après eBay, Yahoo et plus récemment Google, une autre géant de l'Internet déçoit. Contrairement à son habitude, Amazon n'a pas terminé l'année en fanfare. Pis, ses prévisions ont également déçu les investisseurs. Au quatrième trimestre, les ventes ont progressé de 17% à 2,98 milliards de dollars, n'atteignant pas les 3,08 milliards pronostiqués par le marché. Le résultat par action hors éléments exceptionnels est en revanche en ligne avec les prévisions.

Au final, sur l'ensemble de l'exercice, le bénéfice net a reculé de 35% à 359 millions de dollars, en raison d'un effet de base défavorable, l'année 2004 ayant été dopée par un gain exceptionnel. Le chiffre d'affaires a progressé de 22,6 % à 8,4 milliards de dollars, tandis que le bénéfice opérationnel a reculé de 1,01% à 432 millions de dollars.

Autre déception, Amazon anticipe un chiffre d'affaires 2006 compris entre 9,85 et 10,45 milliards de dollars, ce qui signifie qu'au mieux, le groupe enregistrera la même croissance qu'en 2005 (+23%).

Amazon est d'abord confronté à un ralentissement de sa croissance, un phénomène qui prouve que le groupe commence à parvenir à maturité. Mais pas seulement. Le secteur concurrentiel s'est fortement renforcé. Et le groupe ne se contente plus de se battre contre eBay, mais doit aujourd'hui faire face au grands noms de la distribution physique, tels que Wal-Mart ou Target.

Du coup, sa rentabilité pâtit énormément des diverses politiques d'offres de transports gratuits des produits, qui ont fait ces dernières années son succès. Rien qu'au quatrième trimestre, la rentabilité opérationnelle est tombée à 5,5%, contre 6,4% un an avant. Il faut dire que le coût des livraisons gratuites a progressé de 17% notamment en raison d'Amazon Prime, qui propose à une famille pour un forfait de 79 dollars par an, des livraisons rapides illimitées. "D'une manière générale, il est important de s'assurer que les ventes sont en hausse. Il ne fait aucun doute qu'Amazon est capable d'accroître ses revenus. Pour le groupe, il s'agit aussi de contrôler ses coûts et ce dans un marché qui devient incroyablement encombré", explique un analyste interrogé par Reuters.

Dans les échanges hors séance, le titre Amazon reculait jeudi soir de 8%. A la mi-séance à Wall Street, le titre s'éffondre de 11,84% à 37,68 dollars.