Le dépôt de bilan annoncé par la maison mère, LG Philips Displays, vient de faire ses premiers effets. L'usine de tubes cathodiques basée à Dreux de la société s'est déclarée en "cessation de paiement" lors d'un comité d'entreprise (CE) lundi. "Le CE de LG Philips Displays a été consulté ce jour pour une déclaration de cessation de paiement. A l'unanimité, les élus ont donné un avis défavorable", ont indiqué les élus dans leur communiqué. La mesure concerne 639 personnes (554 employés du site et 85 faisant actuellement l'objet d'un plan social toujours en cours).

"Les élus considèrent que cette cessation de paiement est le résultat de manoeuvres scandaleuses de LG Philips Displays Monde visant à aboutir frauduleusement à une faillite".

Au tribunal de commerce maintenant de nommer un administrateur. Ce dernier sera chargé de mettre en place les modalités de paiement des salaires en cours et de poursuivre la procédure. Il devra jauger la situation de l'entreprise et trouver des solutions pour les salariés de l'usine. Au départ, la fermeture de l'usine était programmée pour cette année, mais la décision aurait été précipitée en raison de l'évolution plus rapide que prévu du marché. En 2005, la perte de l'usine a atteint 20 millions d'euros.

Les salariés de l'usine sont en grève depuis l'annonce de la tenue de ce comité d'entreprise jeudi dernier. Ils sont appelés à une "assemblée générale ce lundi à 18h00" alors qu'une délégation syndicale doit être reçue en Préfecture en milieu d'après-midi.

Ce n'est donc qu'une lente descente aux enfers qui se poursuit pour l'usine de Dreux. Chargée de fabriquer des tubes cathodiques pour toute l'Europe, cette dernière, avait lancé en 2004 un vaste plan de réduction des effectifs, portant sur 470 emplois sur un total de 1.000. Le plan n'est pour l'instant pas totalement achevé. Fondée en 1957, l'usine a été transformée en joint-venture en juillet 2001, au moment du rapprochement de LG et de Philips dans ces activités.

Vendredi dernier, LG Philips Displays, co-entreprise, créée par LG Electronics et le néerlandais Philips, s'était mise en dépôt de bilan, en même temps que ses filiales néerlandaise et allemande, entraînant la suppression de 750 emplois dans les deux pays. La division subit en effet de plein fouet l'effondrement du marché des télévisions à tubes cathodiques, remplacées peu à peu par les écrans plats.