Coup d'envoi imminent pour les enchères dans le Wimax

Chaque région française a reçu plus de candidatures que de licences Wimax disponibles. Les candidats devront refaire pour le 1er février prochain une proposition comprenant une partie en numéraire.

Que le potentiel de la technologie soit tout à fait évalué ou pas, le Wimax, cette fréquence radio qui transporte l'Internet à haut débit dans un rayon de 20 kilomètres, fait fureur. Certes, le nombre de candidats potentiels - 45 à l'arrivée contre 175 au départ - est moins astronomique que prévu. Il n'empêche. L'Arcep, qui régule les postes et les télécoms, a reçu plus de candidatures que de licences disponibles (deux par région française). La rareté a donc été constatée partout, mis à part à Saint-Pierre et Miquelon.

Huit sociétés ont déposé des demandes sur plus de 18 régions, note l'ARCEP. Ainsi, au niveau national ou quasi national, SFR, Bolloré, Neuf Télécom, France Télécom, Orascom Télécom ou encore l'opérateur Wimax américain Clearwire ont fait acte de candidature. Il est vrai que de grands opérateurs nationaux tels que Télé 2 ou encore Club Internet ont abandonné tout projets dans cette technologie. Treize conseils régionaux ont également postulé. Hub Télécom, l'opérateur présent dans les aéroports de Paris, a présenté son dossier dans une zone bien délimitée de l'Ile de France. Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques a déposé un dossier en même temps que le Conseil Régional Aquitaine, les deux collectivités se mettant ainsi en concurrence sur le même territoire.

Face à ce surnombre de candidatures, les postulants sont invités à re-déposer un dossier le 1er février prochain. L'Arcep déterminera ensuite les gagnants du concours en jugeant selon trois critères: la couverture, la capacité du projet à créer de la concurrence dans les zones, et une redevance financière. Depuis le départ, ce dernier critère fait hurler les collectivités territoriales, qui ne veulent pas participer à ce qui ressemble fort à des enchères avec de l'argent public.

Elles se disent ainsi désavantagées par rapport à des groupes privés, car ne disposant ni d'autant de moyens ni de la possibilité de garder le secret sur ce critère, les budgets étant votés publiquement. Elles ont d'ailleurs décidé via l'Association des Régions de France de ne mettre dans ces enchères qu'un euro symbolique. A leurs arguments, l'Arcep rétorque depuis le début que depuis qu'elles ont acquis par voie législative le droit de devenir opérateur télécom, les collectivités locales doivent être traitées à égalité avec les autres. Pour les rassurer, le régulateur leur avait précisé que le critère de couverture aurait un poids important dans la note finale.

De fait, à l'origine, les licences Wimax étaient plutôt destinées aux collectivités locales afin qu'elles relient à moindre frais les zones blanches - c'est-à-dire non connectées à Internet. Petit à petit, l'objectif initial semble avoir été détourné. Notamment parce que ces licences permettent aussi des utilisations mobiles, même si l'option est pour l'instant bloquée par l'Arcep. On peut ainsi se demander quels sont les objectifs de SFR en la matière. En outre, Free avait jeté le doute sur la finalité du Wimax en rachetant Altitude, dont l'actif essentiel repose sur la possession de la seule licence nationale. Si l'opérateur n'a pas dévoilé de fonctionnalité précise en la matière, il est au moins sûr que ce n'est pas pour équiper des zones déficitaires.

D'ailleurs, la meilleure preuve que l'objectif du Wimax n'est plus forcément la couverture est que l'Ile de France, l'une des régions les mieux équipées et les plus peuplées de France, a reçu 15 demandes, tandis que l'Aquitaine en suscitait 14.

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