Suez se rapproche d'une alliance avec GDF

Un conseil d'administration du groupe Suez devrait se tenir ce soir. Ordre du jour: l'étude des possibilités d'un rapprochement avec Gaz de France, destiné à se protéger d'une possible attaque hostile de l'Italien Enel.

Les rumeurs de rapprochement entre Suez et GDF commencent à se préciser. Selon le site Internet des Echos, le groupe présidé par Gérard Mestrallet a convoqué un conseil d'administration ce soir, à 18 heures, afin d'étudier les possibilités de rapprochement avec le géant français du gaz.

"C'est un conseil d'information, qui va permettre de tenir les actionnaires au courant de ce qui se passe. C'est un conseil qui n'a pas d'intérêt farouche", a commenté une source proche du dossier, citée par l'AFP. "Il n'y aura pas grand monde. L'actionnaire majoritaire Albert Frère ne sera pas présent", selon cette même source.

Contacté par La Tribune, Suez n'a pas souhaité faire de commentaire, tout comme GDF.

Suez, qui suscite les convoitises du groupe italien Enel, pourrait ainsi s'allier à GDF afin de se protéger d'une éventuelle OPA. Enel a en effet fait savoir, cette semaine, qu'il s'intéressait à la filiale belge de Suez, Electrabel, et qu'il serait prêt à lancer une OPA sur l'ensemble du groupe français pour arriver à ses fins.

Si une fusion entre GDF, contrôlé majoritairement par l'Etat, et le groupe Suez (dont le capital est éclaté) est pour l'heure impossible légalement, les deux groupes pourraient toutefois envisager des prises de participation croisées permettant de contrer toute attaque extérieure.

En outre, le dossier Suez n'est pas prêt de se refermer, d'autant qu'il suscite un émoi particulier du côté des politiques, émoi alimenté par l'OPA en cours de Mittal Steel sur le champion européen de l'acier Arcelor. D'ailleurs, le premier ministre Dominique de Villepin, qui prend la menace d'Enel très au sérieux, a eu des échanges tendus avec son homologue italien Silvio Berlusconi (voir ci-contre).

Du côté des marchés, il semble en tout état de cause qu'un rapprochement de GDF et Suez soit une solution appréciable, et plus intéressante que l'option italienne. En Bourse, Suez gagne encore 5,91% à 33,98 euros vendredi à la clôture.


Les salariés opposés à Enel
Si la direction de Suez se garde de tout commentaire au sujet d'un rapprochement avec Gaz de France, les salariés de Suez ont pour leur part choisi leur camp. Par voie de communiqué du comité d'entreprise du groupe, ils ont affirmé leur "hostilité absolue" à une offre inamicale d'Enel. En revanche, "ils soutiennent et privilégient un renforcement des coopérations déjà engagées avec Gaz de France".

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