Ahold va vendre sa filiale américaine de restauration US Foodservice

Le numéro un néerlandais de la distribution va se défaire d'US Foodservice, dont les problèmes comptables avaient fait plonger le groupe dans la tourmente voici trois ans. D'autres cessions d'actifs sont également prévues.

Ahold, le géant néerlandais de la distribution alimentaire, se décide à tailler dans le vif. Après avoir été plombé, en 2003, par un scandale comptable dans sa filiale US Foodservice aux Etats-Unis, le groupe annonce aujourd'hui qu'il va vendre cette activité.

Après avoir oeuvré ces dernières années au redressement du groupe, Ahold va donc finalement se défaire de cette filiale de restauration collective qui lui a causé tant de problèmes. Selon le communiqué publié aujourd'hui, Ahold veut désormais se concentrer sur ses activités de distribution. Actuellement, le groupe néerlandais réalise 70% de son activité aux Etats-Unis. Il détient également la première chaîne de supermarchés aux Pays-Bas. Selon Anders Moberg, PDG du groupe, aucune négociation n'est en cours pour la cession d'U.S. Foodservice, mais les marques d'intérêt sont nombreuses, ce qui laisse espérer un bon prix.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie définie aujourd'hui, d'autres actifs seront cédés, notamment les filiales du groupe en Pologne et en Slovaquie, ainsi que des actifs immobiliers. Ahold entend également réduire ses coûts opérationnels de 500 millions d'euros d'ici à 2009. Le groupe veut dégager une croissance de son chiffre d'affaires dans les grandes surfaces de 5%, accompagnée d'une hausse de 5% de ses marges opérationnelles.

Globalement, Ahold compte redistribuer 2 milliards d'euros à ses actionnaires et consacrer 2 milliards d'euros au remboursement de sa dette.

L'annonce du désengagement du groupe de sa filiale US Foodservice était attendue. La semaine dernière, le Financial Times affirmait que le fonds d'investissement américain Clayton, Dubilier & Rice était en négociation pour son rachat, pour un montant de l'ordre de 5 milliards de dollars.

Même si Ahold a redressé la barre depuis 2003, le groupe peine toujours, notamment aux Etats-Unis. Les chiffres de son troisième trimestre, publiés la semaine dernière, ont ainsi montré à quel point les difficiles conditions qui prévalent sur le marché américain pèsent sur ses résultats.

Au troisième trimestre 2006, Ahold a réalisé un chiffre d'affaires de 10,3 milliards d'euros, quasiment stable sur un an. Selon le groupe, "le troisième trimestre a été encore plus difficile aux Etats-Unis, en raison d'une activité accrue de la concurrence et de conditions économiques plus faibles, le tout conduisant à une pression sur les marges".

Mécontents des résultats engrangés par Ahold, les actionnaires soumettent le groupe à une intense pression. Ainsi, les hedge funds Centaurus Capital et Paulson, qui détiennent conjointement 6,4% du capital d'Ahold, poussent actuellement en faveur d'une scission du groupe.

Après avoir très brièvement salué les annonces, l'action Ahold est quasiment inchangée en fin d'après-midi, gagnant 0,12% à 8,36 euros.

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