Le titre Safran dopé par l'intérêt de Motorola pour les téléphones mobiles de Sagem

L'action Safran s'envole de 6,3% ce jeudi, portée par l'intérêt de Motorola pour les téléphones mobiles de Sagem. Le groupe Safran était né en 2005 du mariage entre Sagem et le motoriste aéronautique Snecma.

Le titre Safran décolle ce jeudi. En fin de journée, il prend 6,31% à 17,85 euros. Raison de cette envolée: l'officialisation par Motorola ce même jour dans les colonnes du Figaro de son intérêt pour les téléphones mobiles de Sagem, une des deux marques de Safran. Le numéro deux du groupe américain Ron Garriques parle même d'un "sérieux intérêt" même s'il ajoute: "c'est une option pour l'industrie qui est en train de se consolider. Je ne sais pas encore si nous la saisirons." Il souligne que le renforcement de son groupe en Europe est une "priorité" et que Motorola regarde d'abord en France.

Toutefois, Motorola, par la voix de la directrice de la communication France, Valérie Berrivin, a apporté un bémol dans la matinée à cette information, estimant qu'il s'agissait d'une "surinterprétation des propos de Ronald Quarriques. (...) On a déjà fait un certain nombre d'acquisitions, et nous étudions comme toute société plusieurs dossiers".

Motorola détient selon Ronald Garriques 22,4% du marché mondial des mobiles et devrait "passer le seuil des 25%" en 2007, en dépassant "largement" le cap "du milliard de téléphones mobiles" vendus.

Sagem, dernier fabricant français de portables depuis qu'Alcatel a cédé son activité au chinois TCL, fait partie avec le motoriste aéronautique Snecma du groupe Safran, créé en 2005 (les mauvaises langues avaient alors parlé du mariage de la carpe et du lapin). Or, au sein de Safran, les téléphones sont en difficultés. Les ventes de la division communication baissent (-3,1% à 1,07 milliard d'euros sur les six premiers mois de l'année) à l'inverse des autres activités du groupe, l'activité téléphonie affichant même une perte semestrielle de 52 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 477 millions.

Dans ce contexte, le président du directoire de Safran, Jean-Paul Béchat, a annoncé en septembre lors de la présentation des résultats semestriels qu'il allait "regarder toutes les voies possibles sans en exclure aucune" pour cette activité téléphonie. Le conseil de surveillance s'est déjà réuni à plusieurs reprises pour étudier une vente éventuelle. Avec la difficulté d'obtenir l'aval des ex Sagem dont le président du conseil de surveillance, Mario Colaiacovo, en guerre ouverte avec Jean-Paul Béchat.

Jeudi, Safran a rapidement réagi aux déclarations de Motorola par un communiqué, notant "avec satisfaction qu'un des plus grands acteurs du marché des télécommunications reconnaît publiquement la qualité et le professionnalisme des équipes de son activité téléphonie mobile. Safran constate que Motorola s'est, à cette occasion, déclaré intéressé par un rapprochement avec son activité téléphonie mobile. Safran fait remarquer que l'éventualité d'un rapprochement avec un autre acteur n'est qu'une piste, parmi d'autres, pour assurer l'avenir de cette activité." Et le groupe rappelle qu'en attendant, Motorola demeure un concurrent de Sagem.

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