Après le départ du patron de Deutsche Telekom, les regards se tournent vers France Télécom

Le départ forcé du patron de Deutsche Telekom souligne la pression qui s'exerce sur tous les dirigeants des opérateurs téléphoniques historiques. Didier Lombard, le patron de France Télécom, n'échappe pas à la règle. Mais pour l'instant, il résiste.

La démission forcée de Kai-Uwe Ricke, le président du directoire de Deutsche Telekom, intervenue dimanche soir après plusieurs jours de rumeurs en ce sens, souligne à quel point les dirigeants des opérateurs historiques de la téléphonie sont désormais sous pression. La baisse continue des activités dans le fixe, le tassement des revenus dans le mobile, qui a atteint l'essentiel de ses clients potentiels en Occident, notamment en Europe de l'Ouest, et la concurrence de la téléphonie par Internet explique ce phénomène.

Le grand acteur allemand ayant décidé d'un coup de balai à sa tête, les regards se tournent désormais vers la France. C'est-à-dire vers Didier Lombard, le patron de France Télécom, qui avait succédé à ce poste fin février 2005 à Thierry Breton, devenu ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Car France Télécom n'échappe pas aux fondamentaux du marché et du secteur. Et voit notamment la téléphonie fixe, son activité historique dans laquelle le groupe compte peu de concurrents puissants, s'éroder régulièrement. Même si l'essor de la téléphonie par Internet via l'ADSL tend depuis peu à modifier la tendance.

Certes, depuis le mois d'août, le titre France Télécom reprend des couleurs. Il est passé de 16 à quelque 20 euros. Les chiffres du troisième trimestre annoncés le 26 octobre dernier par l'opérateur historique français ont été plutôt bien perçus: des ventes en hausse de 1,2% à périmètre comparable à 13,1 milliards d'euros et un taux de marge brute opérationnelle de 37,4% conforme aux objectifs annoncés avec un objectif de génération de cash flow organique de 7 milliards d'euros en 2006.

Reste que Didier Lombard, fin connaisseur de toute l'industrie et des patrons français - il a occupé le poste prestigieux de Directeur général de l'industrie au ministère de l'Economie - est parfois critiqué pour son manque de charisme. Voire pour ses difficultés à faire bouger rapidement son entreprise face aux défis auxquels elle est confrontée. Mais ce dernier préfère avancer en douceur et les dernières offres en matière de produits et de services de France Télécom le rendent plein d'espoir pour le rebond de son groupe.

Pour mieux mener la réforme de l'entreprise à sa façon, il a mis en place depuis le début 2006 une organisation resserrée avec une équipe de direction concentrée. A cette occasion, Louis-Pierre Wenes a pris en charge le pilotage de la transformation du groupe et l'activité opérationnelle en France et Gervais Pellissier la responsabilité des finances du groupe (après le départ du grand argentier Michel Combes, devenu aujourd'hui président de TDF).

Lundi matin, le titre France Télécom progresse de 0,56% à 19,87 euros.

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