Nissan se désengage de Nissan Diesel au profit de Volvo

Après avoir déjà cédé à Volvo une part de 13% dans le capital de Nissan Diesel en mars dernier, le géant automobile japonais récidive en liquidant les 6% de participation résiduelle au profit du constructeur suédois. Au total, le constructeur suédois aura investi 430 millions d'euros (soit 4 milliards de couronnes) depuis le début de l'année, pour mettre la main sur 19% du capital de l'ancienne filiale du constructeur nippon dont il est devenu le premier actionnaire, avec une participation atteignant désormais 46,5%. "Nous entrevoyons des possibilités de gains de coordination mais avant d'aller plus en avant nous tenons à être de loin le premier actionnaire du groupe", a déclaré dans un communiqué Leif Johansson, le directeur général de Volvo. Grâce à cette opération, le numéro deux mondial des poids lourds entend notamment se renforcer en Asie. Depuis huit ans, la firme suédoise, qui a cessé de produire des voitures particulières, axe l'ensemble de sa stratégie sur le marché des poids lourds. Volvo avait déjà repris Renault Trucks en 2001, la division camions du groupe français, principal allié et actionnaire de Nissan.De son côté, en se retirant de son ancienne filiale spécialisée dans la production de poids lourds, Nissan se désengage totalement du marché des camions pour se recentrer sur les segments plus dynamiques des véhicules de tourisme et des véhicules commerciaux légers. Cette opération "s'inscrit dans le cadre de la stratégie du groupe, qui consiste à nous concentrer sur la croissance de nos métiers de base", a justifié Carlos Ghosn, le patron de Nissan et de Renault, voyant dans Volvo "le meilleur partenaire pour Nissan Diesel". Dans un entretien publié ce matin dans le supplément économie du quotidien Le Parisien, Carlos Ghosn ne se cache plus de ses ambitions aux Etats-Unis et reconnaît réfléchir à un "élargissement de l'alliance Renault-Nissan à un partenaire nord-américain". A l'éventualité d'un accord avec General Motors, numéro un mondial du secteur, il pose deux conditions: "trouver des synergies et un appétit similaire de la part des cadres dirigeants des trois entreprises", admettant "qu'en ce qui concerne les synergies", celles-ci "sont significatives", particulièrement en matière de "réductions des coûts et de partage des investissements". Le Mondial de l'automobile qui ouvrait ses portes ce matin se tiendra donc sur fond de grandes manoeuvres, puisque Carlos Ghosn doit y rencontrer cette semaine son homologue américain Richard Wagoner, PDG de General Motors. Les deux patrons s'étaient déjà rencontrés une première fois en juillet à Detroit et s'étaient alors donnés trois mois, jusqu'au 15 octobre, pour examiner la faisabilité d'une alliance tripartite. Si les deux groupes parviennent à se mettre d'accord, la combinaison de GM et de Renault-Nissan donnerait naissance à une entité contrôlant plus d'un quart du marché automobile mondial.
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