Publicis sanctionné en Bourse

Le titre Publicis chutait de 1,57% à 29,47 euros en clôture vendredi à la Bourse de Paris. L'avertissement lancé jeudi soir après la clôture du marché parisien à l'occasion de la présentation du chiffre d'affaires du troisième trimestre 2006 du groupe Publicis a jeté un froid. Pour l'ensemble de l'année, le groupe Publicis revoit son objectif de croissance organique à la baisse. Le groupe prévoit de réaliser une croissance organique supérieure ou égale à 5% sur l'ensemble de l'année. Maurice Lévy espérait le 28 juillet dernier, lors de la présentation de ses résultats semestriels, atteindre le haut de la fourchette de 5,5 à 6,5% donnée à la fin juin dernier. Il indiquait alors "il y a une bonne chance pour que le chiffre de croissance de l'année commence par un six". Au final, la croissance organique annuelle sera donc en-dessous.Au niveau du chiffre d'affaires pour le troisième trimestre 2006, il marque un ralentissement comparé aux trimestres précédents. La croissance organique est de 2,6% sur un an. Le chiffre d'affaires s'établit à 1,01 milliard d'euros, il est inférieur aux attentes des analystes financiers qui tablaient sur 1,02 à 1,04 milliard d'euros. Maurice Lévy, PDG du groupe, s'attendait à ce ralentissement au troisième trimestre, il l'avait annoncé lors de la présentation de ses résultats semestriels le 28 juillet dernier. Ce ralentissement est sensible en Amérique du Nord où le groupe a enregistré une croissance modeste au troisième trimestre. Il est dû à la cessation de certaines collaborations de clients qui ont été annoncées en 2005 et en 2006 et au décalage ou à l'annulation de campagnes."Cette situation a déjà été rencontrée dans le passé et s'est toujours révélée d'un impact limité dans le temps", rassure Maurice Lévy dans un communiqué. Et il se félicite du niveau de "new business" avec de grandes marques. On peut citer ainsi les budgets Sony Ericsson en publicité au niveau mondial ou Citibank en Europe et en Asie. Quand on fait les comptes entre budgets perdus et gagnés, le différentiel est de 1,2 milliard de dollars (939 millions d'euros) nets au troisième trimestre 2006 et de 2,8 milliards de dollars sur les 9 premiers mois de 2006. Le groupe Publicis est donc optimiste, de quoi oublier la mauvaise nouvelle de la journée: jeudi, il n'a pas remporté le budget publicitaire de la RATP (voir encadré ci-dessous).Autre annonce stratégique jeudi, le groupe Publicis a recomposé en partie son équipe de direction. La relève de Christophe Lambert, qui a démissionné le 9 octobre dernier du groupe Publicis alors qu'il était à la fois PDG de l'agence Publicis Conseil et de Publicis France, est assurée. Comme annoncé le 31 octobre par latribune.fr, Arthur Sadoun et Valerie Henaff qui ont démissionné de TBWA Paris, vont prendre les rênes de Publicis Conseil. Arthur Sadoun, ancien PDG de l'agence TBWA Paris, filiale d'Omnicom, va présider l'agence. À 35 ans, c'est l'un des talents prometteurs de la jeune génération de la publicité en France. Il sera aidé dans cette mission par Valérie Henaff, avec qui il collaborait déjà chez TBWA. Celle-ci, ancienne directrice du planning stratégique à TBWA Paris, est nommée directrice générale de Publicis Conseil. Elle sera en charge de la stratégie et du développement. TBWA se trouve ainsi dépouillé de deux pointures.Pour éviter les tensions, le groupe Publicis a également pioché dans ses talents en interne. Le président de Saatchi and Saatchi France, Philippe Lentschener, est nommé président du réseau Publicis en France, qui chapeaute Publicis Conseil, Publicis Dialog, Publicis Constellation, Publicis Et Nous ou encore Publicis Net.Le départ de Christophe Lambert avait jeté un froid et décapité en partie le groupe Publicis. Et ce d'autant que Christophe Lambert emmenait dans ses bagages Frédéric Raillart et Farid Moktart, co-présidents et créatifs d'une autre agence phare du groupe Publicis, l'agence Marcel née en 2005.Tous trois vont créer une nouvelle agence de publicité, Fred Farid et Lambert, qui verra le jour en janvier prochain. Ils détiendront 70% du capital, en association avec l'homme d'affaires breton Vincent Bolloré, qui prendra 30% de la nouvelle entité. Cette alliance est considérée comme un coup dur pour le groupe Publicis. Vincent Bolloré, qui détient 25% d'Havas, concurrent en France du groupe Publicis, consolide ses positions dans la communication.Ces départs avaient perturbé le fonctionnement du groupe Publicis qui, déstabilisé par ces départs de la direction, avait abandonné le 16 octobre dernier la compétition pour conserver le budget SFR qui était dans son giron depuis 1993, un budget estimé à 150 millions d'euros.Concernant l'agence Marcel et le remplacement de Frédéric Raillart et Farid Mokart, rien n'est encore fait. Maurice Lévy, PDG du groupe Publicis, a indiqué dans un communiqué "qu'il va prendre le temps d'étudier les meilleures solutions, tant pour les clients de l'agence que pour les collaborateurs", précise le communiqué.À noter par ailleurs que Maurice Lévy a indiqué qu'il ne "regardera pas le dossier Aegis tant que Bolloré est actionnaire".Euro RSCG, du groupe Havas, décroche le budget publicitaire de la RATPLa RATP, régie autonome des transports parisiens, indiquait jeudi qu'elle "présentera à ses instances de validation le dossier d'Euro RSCG C&O qui à l'issue d'une longue précédure a présenté le meilleur dossier". Cette présentation se fera "dans les semaines à venir" indique la RATP qui se refuse à donner le montant du contrat valable pour trois ans avec une option sur une année supplémentaire. Euro RSCG remplacera l'agence FCB Paris, filiale de l'américain Interpublic, dont le contrat arrive à échéance à la fin de l'année. Etaient aussi en lice Publicis Conseil, l'agence Australie alliée à Hopscotch et Young and Rubicam.
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