Le groupe PPR prêt à vendre la Fnac

Le groupe PPR se recentre de plus en plus sur le luxe. Disposant actuellement d'activités dans la distribution et le luxe, PPR pourrait mettre en vente la Fnac qui serait valorisée 2 milliards d'euros, soit 8,4 fois l'excédent brut d'exploitation. C'est ce que révèlent Les Échos dans leur édition de ce jour. La chaîne de produits culturels attirerait des fonds d'investissement. Selon le quotidien économique, deux banques, Goldman Sachs et UBS, qui n'ont pas été mandatées car il n'y aurait pas encore de procédure officielle, auraient été contactées par différents interlocuteurs: KKR, Permira, CVC et Cinven.François-Henri Pinault, le patron de PPR, changerait donc son fusil d'épaule. Début septembre, il avait reconnu dans Le Figaro que de nombreux fonds d'investissement s'intéressaient à la Fnac. Toutefois à l'époque, il estimait inutile de "se priver de sa croissance". Et il mettait en avant, toujours début septembre lors de la présentation des résultats semestriels, son modèle basé sur deux activités (la distribution et le luxe). François-Henri Pinault affirmait alors que toutes ses filiales "disposaient d'un potentiel de croissance important".Mais il opterait donc aujourd'hui pour une nouvelle stratégie. Et ce, alors que la Fnac part à l'assaut de la périphérie des villes, où se réalisent 50% des ventes de produits que propose la filiale de PPR. Dans ce nouveau challenge, la Fnac veut s'imposer avec un nouveau format, et vise 4 à 5 ouvertures par an en France. La Fnac compte 109 magasins dont 41 à l'étranger (en Belgique, Espagne, Italie, Suisse, Portugal, Brésil et Grèce) et un effectif de plus de 20.000 personnes.Du point de vue de PPR, toutefois, les performances enregistrées dans le luxe avec notamment la marque Gucci poussent de plus en plus à un recentrage sur ce secteur d'activité et donc à une poursuite des cessions des actifs dans la distribution grand public. Après la vente des dix-sept magasins du Printemps, qui ont été rachetés en août dernier par l'homme d'affaires italien Maurizio Borletti allié à un consortium bancaire pour plus d'1 milliard d'euros, la cession en juillet de la chaîne de lingerie Orcanta et la fermeture du réseau photo Fnac Services, la Fnac serait donc sur la sellette. Et le grand ménage ne serait pas terminé. En effet, les analystes financiers s'attendent également à la vente des magasins Conforama en 2008. La Fnac est la filiale de distribution du groupe la plus importante en termes de chiffre d'affaires: 4,38 milliards d'euros en 2005. Mais c'est celle dont le résultat opérationnel est le plus faible avec 152 millions d'euros en 2005, soit 3,46% de rentabilité opérationnelle. Son manque de rentabilité serait donc la cause de ce désengagement. L'enseigne est notamment handicapée par le recul des ventes de disques.Outre Gucci, le pôle luxe de PPR est composé de dix marques, notamment Balenciaga, Bottega Veneta ou encore Yves Saint-Laurent. Outre la Fnac, le pôle distribution regroupe, lui, l'enseigne de meubles Conforama, le conglomérat CFAO et le groupe de vente à distance Redcats.Pour l'heure, PPR ne commente pas cette "rumeur". À la Bourse de Paris, les investisseurs parient sur cette éventuelle cession et avec les fruits d'une possible vente de la Fnac, ils pensent que PPR pourrait faire une opération de croissance externe dans le luxe. "Une opération d'envergure", prédit Laurence Pinta, analyste de la maison de courtage Global Equities interrogée par l'AFP. Le titre PPR est en hausse de 2,45% à 117 euros en fin d'après-midi.
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