Altran change de président et avertit sur ses marges

Le titre Altran a clôturé en baisse de 5,69% à 6,13 euros à la Bourse de Paris, après une chute de plus de 15% à l'ouverture des marchés ce matin. Les investisseurs ont réagi à une actualité chargée pour le groupe.En premier lieu, Yves de Chaisemartin, 58 ans, qui était jusqu'à présent président du conseil de surveillance, a été nommé hier soir à la présidence du directoire du groupe de conseil en innovation et hautes technologies. Il va remplacer Christophe Aulnette qui vient de démissionner. Ce dernier a souhaité quitter le groupe "à la suite de différents d'ordre personnel", précise le communiqué d'Altran.Surtout, Yves de Chaisemartin, le nouveau président, est porteur de mauvaises nouvelles. Il prévient en effet que la marge opérationnelle d'Altran au premier semestre 2006 sera dans le bas de la fourchette de 6,5 à 7,2% annoncée en août dernier. Une mauvaise nouvelle supplémentaire, alors que l'indication le 3 août dernier de cette fourchette avait déjà fait chuter le titre de plus de 20%. Altran expliquait en effet qu'il n'atteindrait pas une marge opérationnelle de 8,1% prévue initialement.Le fait que, maintenant, la marge opérationnelle se situera dans "le bas" de la fourchette confirme donc les difficultés du groupe de conseil en technologie et ne rassure pas les investisseurs. Même si Altran assurait en août dernier que le deuxième semestre serait meilleur que le premier. Altran doit publier le 2 octobre prochain ses résultats du premier semestre 2006.Yves de Chaisemartin précise qu'il va poursuivre le plan de relance des activités françaises du groupe lancé en 2006 par son prédécesseur Christophe Aulnette. Altran souffre d'une baisse d'activité en France où la concurrence est plus intense. Le chiffre d'affaire dans l'Hexagone représente 42% du chiffre d'affaires total. Il a reculé de 8,4% à 158,4 millions d'euros au deuxième trimestre 2006. Tandis que le chiffre d'affaires réalisé à l'international était lui en hausse de plus de 10% à 215,8 millions d'euros sur cette période. Par ailleurs, Altran est handicapé par un taux de rotation important de son personnel, de 30% en 2005, ce qui fait flamber les salaires. Il faut en effet offrir des rémunérations attractives pour séduire de nouvelles recrues.Yves de Chaisemartin, qui a dirigé pendant de nombreuses années la Socpresse, le groupe de presse de Robert Hersant, est président du conseil de surveillance d'Altran depuis juin 2005.Interrogé par l'AFP, le nouveau président du directoire dit vouloir aller "plus vite et plus loin" dans le redressement de l'entreprise et réunit aujourd'hui un comité de groupe. Il indique "qu'Altran n'a pas de difficultés propres, mais fait face à un secteur qui souffre, où nos clients ont eux-mêmes des difficultés. Par ailleurs, le marché de l'emploi est tendu et il est plus difficile qu'avant de recruter des ingénieurs".Du côté des analystes financiers, la nomination d'Yves de Chaisemartin est perçue comme une décision prise dans la précipitation. C'est en tous les cas, le sentiment de Brice Prunas, analyste chez Oddo Securities interrogé par l'agence Reuters. "Nous considérons que le départ de Christophe Aulnette est une très mauvaise nouvelle à beaucoup d'égards: d'abord parce que la question managériale était clé dans notre thèse d'investissement. Ensuite parce que ce départ indique de nombreux obstacles dans la voie du changement d'Altran". Et Brice Prunas conclut: "le remplacement non préparé de Christophe Aulnette ouvre la voie à une période de perte d'efficience du management central".
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