Les "majors" pétrolières débarquent au Mali

Le groupe pétrolier italien ENI et la compagnie nationale algérienne Sonatrach ont décidé de se lancer ensemble dans le développement d'une zone potentiellement pétrolifère au Mali. La zone a été découverte, et les premières études sismiques réalisées, par la petite compagnie d'exploration pétrolière australienne Baraka Petroleum, dirigée par le géologue d'origine française Maximillian Francesco - Max - de Vietri. Sixième "major" pétrolière internationale, ENI vient ainsi de racheter 50% des cinq zones identifiées par Baraka et orchestrera les forages - et peut-être l'exploitation - des éventuels champs pétroliers identifiés. La Sonatrach, qui intervient via sa filiale pétrolière internationale Sipex, prendra 25% de ces cinq "blocs". Baraka et sa filiale malienne conserveront quant à elles la haute main sur les 25% restants, se réservant ainsi des territoires de 193.000 kilomètres carrés (soit la taille de la Syrie) pour sonder, creuser... et peut-être faire jaillir l'or noir du sol. Le "transfert" à ENI et à la Sonatrach des droits d'exploration que lui avaient accordés les autorités maliennes sur ces territoires, lui permettra de récupérer 19 millions de dollars: de quoi éponger les frais engagés depuis deux ans - ainsi que sur l'année à venir - dans l'exploration de ces sites.Comme le note Max de Vietri, "la Sipex a déjà une grande expérience de l'exploitation pétrolière dans le Sahara, où la géologie est très proche de celle observée dans la partie malienne du bassin du Taoudeni". Le Bassin du Taoudeni... Perdu au coeur du Sahara et sondé il y a quarante ans par des groupes cherchant un nouvel Hassi Messaoud (15 milliards de barils en Algérie), ce plateau recèle tous les espoirs de Baraka. A l'issue d'un travail de bénédictins sur les données enregistrées par Agip et Texaco, la société focalisa en effet ses efforts sur une plaine de... un million de km2 (une région de la taille de l'Egypte!) de part et d'autre de la frontière malienne. Celle-ci semble offrir des similitudes avec la région d'Illizi qui, au nord du massif du Hoggar, recèle 7 milliards de barils prouvés. L'isolement de la zone - le port le plus proche d'où sont supposés partir les tankers est à 1.500 kilomètres - signifie cependant que les gisements découverts devront être considérables pour pouvoir être exploitables sans pertes... A moins que d'ici là le pétrole ne s'envole vers les sommets promis par certains experts il n'y a pas si longtemps encore. Avant même ces aventures maliennes, Baraka s'était surtout illustré dans la découverte de pétrole au large des côtes mauritaniennes... avant de revendre ses droits sur les zones les plus prometteuses à des groupes assez importants pour assurer leur exploitation. Sans surprise, la Chine s'est vite montrée intéressée. Le groupe étatique China National Petroleum Corporation (CNPC) a ainsi commence à creusé son premier puits offshore le mois dernier, près de la frontière avec le Sénégal. Les forages, qui iront à 3.800 mètres de profondeur (à partir du fond de la mer), doivent durer trois mois. Société cotée à Sydney et pesant l'équivalent de 55 millions d'euros en Bourse, Baraka Petroleum a vu le cours de ses actions progresser de 37% depuis leur première cotation en mai 2005.
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