Moscou intéressé par une minorité de blocage dans EADS

L'intérêt porté par la Russie à EADS se confirme de jour en jour. Alors que l'on avait eu lundi la confirmation officielle de l'entrée de la banque russe Vnechtogbank (VTB) à hauteur de 5% dans le capital du groupe d'aéronautique et de défense européen, les autorités russes ont franchi aujourd'hui un pas supplémentaire: un conseiller du président Vladimir Poutine a affirmé que son pays serait intéressé par une minorité de blocage dans le groupe."Si nous devons un jour préciser notre intérêt commun (avec EADS), nous insisterons pour avoir une participation qui nous donnerait au moins un minorité de blocage", a affirmé devant des journalistes Sergei Prikhodko, un proche conseiller du président russe. Une déclaration qui pourrait confirmer dans leur conviction tous ceux qui pensaient que l'investissement d'un milliard de dollars réalisé par VTB dans EADS l'avait été en étroite coopération avec les autorités russes.Et tout indique que ces dernières ne vont pas en rester là. Selon le quotidien russe Kommersant de ce matin, le président Poutine compte demander à ses homologues Jacques Chirac et Angela Merkel de faire obtenir à la Russie un siège au conseil d'administration d'EADS. Les trois chefs d'Etat et de gouvernement doivent se rencontrer prochainement.L'acquisition éventuelle d'une minorité de blocage par la Russie dans une société aussi sensible et stratégique qu'EADS ne pourrait de fait que se traiter au plus haut niveau politique. Le groupe aéronautique compte actuellement dans son capital le groupe allemand DaimlerChrysler, avec 22,32%, l'Etat français (15%), Lagardère (dont la participation va passer de 15% à 7,5%), ainsi que l'Espagne (5,5%). La direction du groupe est assurée dans le cadre d'un accord entre DaimlerChrysler, l'Etat français et le groupe Lagardère.Les Russes ne manquent pas de raisons de s'intéresser à un groupe en pointe dans l'aéronautique civile et militaire. EADS est déjà pressenti pour devenir le principal partenaire étranger du géant aéronautique public russe Russian United Aircraft Corporation créé en février dernier pour rassembler les différents constructeurs d'avions russes. Les autorités moscovites sont malgré tout conscientes de la sensibilité du sujet. Sergei Prikhodko a ainsi précisé aujourd'hui que "la question, c'est de savoir si nos partenaires (européens) sont prêts pour une alliance aussi étroite, s'ils nous inviteront à coopérer ainsi".Dans l'immédiat, l'intérêt russe pour EADS stimule celui des marchés. L'action progresse de 5,43% à 23,68 euros à la clôture.
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