CVRD réussit à avaler un Inco au sommet de sa forme

Le brésilien CVRD a obtenu près de 76% des actions du canadien Inco à l'issue de son OPA. Il la prolonge jusqu'au 30 novembre. Une success story qui crée le numéro un mondial du nickel et tranche avec les déboires du français Eramet dont la filiale SLN en Nouvelle-Calédonie subit une grève très dure.

C'est l'épilogue d'une des grandes batailles qui a secoué ces dernières semaines le secteur des mines et des matières premières. Le géant brésilien CVRD, Companhia Vale do Rio Doce, annonce ce mardi le succès de son offre publique d'achat (OPA) sur le grand producteur de nickel canadien Inco. Il en acquis 75,6% et prolonge du coup son offre jusqu'au 3 novembre, à minuit, pour tenter d'en obtenir 100%. L'OPA, entièrement en cash, s'effectue au prix de 86 dollars canadiens pas action Inco, ce qui valorise le groupe canadien à 17,5 milliards de dollars canadiens (12,25 milliards d'euros).

Grâce à cette opération, CVRD devient le numéro un mondial dans le nickel et le deuxième groupe minier de la planète derrière l'anglo-australien BHP Billiton. Le brésilien absorbe un groupe Inco au sommet de sa forme puisqu'il vient d'annoncer vendredi pour le troisième trimestre le plus important bénéfice net trimestriel de ses 104 ans d'histoire à 701 millions de dollars américains contre 64 millions (en révisé) un an plus tôt. Des résultats très au-dessus des attentes des analystes. Le chiffre d'affaires s'est établi à 2,3 milliards de dollars, grâce à un bond de 114%, principalement attribuable à une augmentation de 99% des prix de vente du nickel et de 90% du cuivre, dont Inco est aussi un important producteur.

"Notre bénéfice net record pour le trimestre reflète la fermeté sans précédent des prix sur le marché du nickel, ainsi que l'accroissement de la production d'Inco", avait commenté le PDG, Scott Hand, dans un communiqué.
Au troisième trimestre, le nickel s'est négocié en moyenne à 29,178 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), premier marché à terme de métaux dans le monde, soit plus du double des 14,567 dollars de la même période il y a un an.

Autant dire que la grève extrêmement dure qui se prolonge en Nouvelle-Calédonie et touche la Société Le Nickel (SLN), filiale du groupe français Eramet, tombe au plus mal. La direction qualifie d'ailleurs "d'extrêmement critique" la situation dans l'usine, au 30ème jour de grève générale du syndicat CSTNC au nom de la défense du pouvoir d'achat dans l'île. Elle estime certes que le mouvement s'essouffle "avec moins de 9% de l'effectif" en grève à l'usine mais souligne que les fours sont maintenus à puissance réduite, en raison des difficultés d'approvisionnement en minerai. La SLN évalue désormais ses pertes quotidiennes à 150 millions de francs pacifiques (1,170 million d'euros) par jour contre 100 millions (840.000 euros) jusqu'alors

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