Dans le dossier EADS - Airbus, les Français ont gagné. C'est la lecture un peu rapide que certains ont fait à Paris lundi soir à l'annonce de la nouvelle réorganisation au sein du groupe d'aéronautique et d'armement. En effet, c'est Louis Gallois, grand serviteur de l'Etat français, ex-patron de la SNCF, qui, en plus de la co-présidence exécutive d'EADS, reprend en main sa filiale fragilisée, Airbus.
Si Louis Gallois remplace un autre Français, Christian Streiff, jusque là patron d'Airbus, le contrôle de l'avionneur, dévolu depuis juillet au co-président exécutif allemand d'EADS, Thomas Enders, échappe à ce dernier et donc au camp germanique. Voilà pourquoi certains, dans l'Hexagone, ont applaudi à cette annonce. D'autant qu'une grande partie des problèmes actuels chez Airbus, et notamment sur le nouvel avion géant A380, provient de l'usine d'Hambourg où les systèmes informatiques et les méthodes de travail paraissent parfois peu compatibles avec la nécessaire coopération entre toutes les usines européennes de l'avionneur.
Mais la messe n'est pas dite entre les camps français et allemand sur ce dossier. Si tant est qu'il faille voir le problème sous cette forme antagoniste, à l'heure où l'une des principales missions de Louis Gallois va être de ramener le calme dans les relations entre les deux partenaires de part et d'autre du Rhin.
En effet, d'aucuns soulignent en France que Louis Gallois est âgé de 62 ans. Même si c'est un homme dynamique - et c'est le cas -, il va devoir négocier pied à pied avec Thomas Enders, qui compte vingt ans de moins que lui et qui va ronger son frein après l'échec de son contrôle sur Airbus. Dans trois ans, Louis Gallois risque de devoir tirer sa révérence. Et il sera difficile à remplacer côté français. Au point qu'il est perçu aujourd'hui comme l'homme providentiel pour déminer le dossier.
L'une des clés du problème peut venir du choix, très attendu, d'un directeur général pour Airbus, un COO (chief operating officer) aux côtés de Louis Gallois pour l'aider à gérer au jour le jour le redressement de l'avionneur européen. Là encore, il ne sera pas facile à trouver mais il pourra bénéficier de la tutelle de son nouveau président. Le nom de Fabrice Brégier, le patron d'Eurocopter (filiale à succès dans les hélicoptères d'EADS), un temps évoqué pour diriger Airbus avant que le nom de Christian Streiff ne sorte du chapeau, est de nouveau prononcé. Mais les Français ont peur dans ce cas de devoir laisser la direction d'Eurocopter aux Allemands.
La question de la nationalité du futur directeur général va évidement faire beaucoup jaser. Français? Allemand? Pour éviter de nouvelles polémiques, voire de nouveaux bras de fer, peut-être vaudrait-il mieux choisir une autre nationalité: italien, espagnol, britannique... Mais une chose est sûre, il faudra que son choix relève de la seule question de la compétence. Ce serait le signe fort qu'EADS et Airbus ont su tirer les leçons de la crise.
Le contrôle d'Airbus par Gallois ne signe pas forcément la victoire totale des Français
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