Rumeur de démission du nouveau patron d'Airbus

La chaine de télévision américaine CNBC annonce la démission de Christian Streiff. Airbus dément. Mais le patron de l'avionneur est en pleine turbulence.

C'est le choc chez Airbus et chez sa maison-mère EADS. Selon la chaine de télévision américaine spécialiste de l'économie CNBC, l'avionneur européen a accepté la démission de son pourtant nouveau patron Christian Streiff. Airbus a démenti cette annonce. Mais le sujet de cet éventuel départ est en tout cas clairement sur la table.

Ce départ marquerait le spectaculaire épilogue de la crise qui secoue Airbus et EADS depuis plusieurs mois. Elle a été marquée par les retards à répétition de son modèle géant l'A380,par les conséquences financières lourdes sur les comptes d'Airbus et d'EADS de ces problèmes mais aussi par tous ses problèmes de management qui ont vu le départ forcé début juillet de Noël Forgeard, le co-président exécutif d'EADS et de Gustav Humbert, le patron d'Airbus.

Christian Streiff avait alors été présenté comme le candidat surprise à sa succession à la tête de l'avionneur. On le présentait comme un grand industriel, très bon connaisseur de l'Allemagne (le grand partenaire de la France dans Airbus et EADS) et on minorait les conditions de son départ de Saint-Gobain où il avait été un temps pressenti comme dauphin de Jean-Louis Beffa avant d'être écarté.

Mais depuis son entrée en fonction, le nouveau patron d'Airbus est au centre de grandes tensions. Sa volonté de remettre à plat le système de production, accusée d'être la cause des maux de l'A380, sans assez prêter attention aux aspects politiques du dossier, essentiels depuis la création d'Airbus et EADS, ses propos à l'emporte-pièce dans la presse sur les retards d'Airbus face à son grand rival, l'américain Boeing, tout cela ne l'a pas mis en position très confortable. Notamment face à Louis Gallois, le successeur de Noël Forgeard à la co-présidence exécutive française de EADS (aux côtés de l'allemand Thomas Enders, dont la francophilie n'est pas avérée).

Louis Gallois dirigeait jusqu'en juillet la SNCF mais avait auparavant fait carrière dans l'aéronautique, à la tête du motoriste Snecma (Safran aujourd'hui) puis d'Aerospatiale, le groupe public absorbé ensuite par Matra qui en a fait ensuite la branche française d'EADS. Cet homme, à l'allure un peu monastique et à l'humour caustique, est connu pour sa finesse, son sens de l'Etat et des subtilités politiques et syndicales. On le voit mal imposer brutalement à Airbus un plan drastique de réorganisation, ce qu'aurait tenté de faire Christian Streiff.

Aujourd'hui, Louis Gallois est l'un des rares hommes dans ce dossier qui parait à même de redresser la barre, en tentant de résoudre à la fois les problèmes industriels et commerciaux de l'avionneur et en apaisant les relations franco-allemandes autour de ce dossier qui sont devenues extrêmement tendues.

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