Areva dévoile son alliance avec Mitsubishi

L'accord signé aujourd'hui - qui ne s'accompagne pas de prises de participations - ouvre à Areva le marché de la construction de réacteurs nucléaires au Japon, jusqu'à présent dominé sans partage par les groupes locaux utilisant sous licence des technologies américaines, en particulier celles du pionnier du secteur Westinghouse. "Cet accord est historique, car on sort d'un système nippo-américain pour entrer dans un système ouvert", s'est d'ailleurs félicitée à Tokyo la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon.L'alliance avec Areva permet à Mitsubishi Heavy de s'adosser à nouveau à un partenaire international, son ancien allié américain Westinghouse, détenu ces dernières années par le britannique BNFL, ayant été racheté au début de l'année à prix d'or (5,4 milliards de dollars) par son concurrent japonais Toshiba (il existe un troisième larron nippon sur le secteur avec Hitachi). Jusqu'à présent, MHI et Areva travaillaient chacun de leur côté depuis plusieurs années sur ce projet de réacteur.Areva compte se baser sur son expérience dans la construction de réacteurs, y compris de troisième génération avec le nouvel EPR, acheté par la Finlande où il est en cours de construction (avec d'importants retards toutefois dans les travaux) et par la France. Mitsubishi Heavy a également une longue expérience dans la construction de réacteurs au Japon.L'accord Areva-MHI prévoit également, entre autres, une collaboration dans les domaines de l'approvisionnement en grands composants pour centrales nucléaires, et dans la recherche concernant les futurs réacteurs à gaz de quatrième génération.Pour Areva, cet accord permet de rebondir après la déconvenue de sa non-ouverture du capital, bloquée par le gouvernement - en théorie pour cinq ans - et du coup de l'impossibilité de s'allier avec Bouygues comme cela avait été évoqué entre eux. Le groupe de BTP s'est rabattu sur un autre acteur de l'énergie (et des transports), Alstom, dans le capital duquel il a repris la participation de l'Etat. Si, après l'élection présidentielle de 2007, le dossier Areva était à nouveau ouvert, un scénario qui verrait la constitution d'un vaste ensemble Bouygues-Alstom-Areva n'est pas exclu.En fin de journée, le titre Areva gagne 0,54% en Bourse à 486 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.