Bombardier emporte le contrat géant des trains transiliens face à Alstom et Siemens

L'Ile-de-France offre au canadien Bombardier le contrat de l'année en matière de trains. Il emporte en effet le contrat de 4 milliards d'euros pour les NAT, les nouvelles automotrices transiliennes. Il s'agit en fait d'une première tranche de 1,85 milliard pour 172 trains de nouvelle génération destinés à être livrés de décembre 2009 jusqu'en 2015 à raison de trente rames par an en moyenne. Ce contrat est assorti d'une option pour 200 trains supplémentaires à partir de 2016.Le président du Stif, syndicat des transports d'Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon, assure que 100% de ces trains seront fabriqués en France. Mais un porte-parole de Bombardier a, lui, indiqué que ce ratio serait plutôt de 85%. Bombardier compte une très grosse usine près de Valenciennes (terre du ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo) mais aussi des sites en République tchèque, en Pologne ou en Allemagne.Le Stif et la région Ile-de-France doivent payer 50% de ce contrat, l'autre partie étant prise en charge par la SNCF, dont le conseil d'administration vient d'approuver cette commande. Les nouvelles rames sont censées être "plus larges" et "plus confortables' que les trains actuels. Ces nouveaux trains transiliens viendront notamment remplacer les derniers exemplaires des "petits gris", ces trains de banlieue vieillots à l'apparence de tôle ondulée, offrant un confort spartiate aux franciliens qui y étouffent l'été et y gèlent l'hiver (quand ils n'y sont pas serrés comme des sardines, ce qui a pour don de réchauffer singulièrement l'atmosphère).Alstom ne perdra sans doute pas tout puisque Bombardier devrait lui confier une part importante de sous-traitance. Même si Alstom indique pour l'heure ne pas avoir d'information sur la part de travail qui lui serait dévolue. Mais il sait que c'est le design du canadien qui l'a emporté, avec les marges afférentes à l'appui.Avant même l'annonce du vainqueur, les syndicats d'Alstom sont déjà montés au créneau ces derniers jours pour dénoncer le choix de Bombardier qui emploie en France 1.600 personnes alors qu'Alstom Transport y fait travailler (y compris sur les TGV) 7.500 personnes. Des syndicalistes FO de l'usine Alstom d'Ornans dans le Doubs estiment que la perte de ce marché représentent quasiment "une demi année de chiffre d'affaires pour leur usine" avec "2.000 moteurs soit 240.000 heures de fabrication sur 10 ans et plus de 13.000 heures d'étude". Côté politique, les proches de Jean-Pierre Chevènement, homme de Belfort où se situe une grosse usine d'Alstom Transport, regrettent le choix effectué et demandent même "le réexamen des offres".Le lot de consolation du jour pour Alstom vient de Chine, dans le cadre de la visite qu'y effectue le chef de l'Etat, Jacques Chirac. Le PDG d'Alstom Patrick Kron a en effet annoncé à Pékin la conclusion d'un contrat pour la fourniture de 500 locomotives de fret avec le gouvernement chinois. Alstom est partenaire avec le chinois Datong, et s'attend à gagner "plusieurs centaines de millions d'euros" sur ce contrat qui porte au total sur "plus d'un milliard d'euros".Mercredi, en fin de séance, le titre Alstom reculait de 0,55% à 72,50 euros.
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