La (très) longue marche

C'est un dossier au long cours qui devrait bientôt connaître son épilogue. Les autorités chinoises sont en effet sur le point de désigner le consortium qui va prendre le contrôle de la Guangdong Development Bank. Selon certaines indiscrétions venues de Pékin, le géant américain Citigroup serait sur le point de l'emporter sur l'offre défendue par la Société Générale. "Les jeux ne sont pas fait", réplique-t-on à Paris et la décision est toujours attendue pour la fin du mois. Bref, la tension monte à quelques jours de l'échéance. Et quelle que soit l'issue de ce bras de fer, une chose est sûre: La banque française a mis tous les atouts de son côté. Tout d'abord en présentant dès le début une offre respectant l'esprit et la lettre de la réglementation locale, notamment le seuil de 20% de participation dans l'établissement chinois convoité. Ensuite en alignant sa proposition financière sur celle de son concurrent américain, soit une valorisation d'environ 3 milliards de dollars pour une banque de taille moyenne dont la gestion devait être remise à niveau. Pour l'établissement dirigé par Daniel Bouton, il s'agirait donc d'un investissement substantiel (environ 500 millions d'euros) destiné à prendre pied sur un marché attractif mais encore très incertain. Surtout, le projet de la banque de la Défense consiste à prendre la direction opérationnelle de la banque, une première dans l'empire du milieu qui faisait tout l'originalité de ce projet. Si Pékin opte finalement pour l'offre de Citigroup, ce serait évidemment une mauvaise nouvelle pour la Société Générale qui n'a jusqu'à présent pris pied en Chine que sur le marché des services financiers spécialisés. Or l'avenir appartient bien à la banque de détail. La banque française, qui dispose d'un des dispositifs les plus complets en Europe de l'est, doit encore trouver de nouveaux relais de croissance à l'international. Et dans cette perspective, elle peut difficilement faire l'économie d'un investissement en Chine où les banques américaines et britanniques ont pris les devant. Mais on le voit, la route est longue.
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