Bruxelles fait un bilan plus que mitigé de la stratégie de Lisbonne

L'enthousiasme n'est pas au rendez-vous. L'Union européenne a "commencé à embrasser le changement" mais "il n'y pas place pour la complaisance", a affirmé ce mardi la Commission européenne, en publiant les rapports annuels mesurant la mise en oeuvre par les Vingt-Cinq de la stratégie de croissance et d'emploi, dite "de Lisbonne". Chaque rapport mesure la performance des Vingt-Cinq entre 2000, année de lancement de cette stratégie de Lisbonne et 2005, avant sa "relance". Or, ces chiffres montrent que les grandes économies de la zone euro ont fait marche arrière pendant cette période. Calculé en standard de pouvoir d'achat, le PIB par habitant de l'Allemagne est tombé de 111,9 à 109,3 (base 100 pour la moyenne de l'UE à 25), celui de la France de 113,6 à 108,8 et celui de l'Italie a chuté de 113,3 à 102,6. En productivité par personne employée, la France a reculé de 122 en 2000 à 119 en 2005, et l'Italie a plongé de 121,2 à 108. A l'inverse, l'Irlande caracole en tête avec un PIB par tête en hausse de 126,3 à 137,5 entre 2000 et 2005 et une productivité en hausse de 5,6 points.Plus globalement, la Commission reconnaît que des efforts ont été accomplis dans le domaine de la recherche-développement, que la situation des finances publiques s'améliore et que les marchés du travail fonctionnent mieux, sans qu'il y ait de quoi pavoiser. Reste que "la faiblesse de la concurrence, notamment dans les services en réseau, y compris l'énergie" continue, selon Bruxelles, de pénaliser l'Europe.Fort de ces évaluations, basées sur les programmes nationaux de réforme soumis à Bruxelles à l'automne, des recommandations spécifiques par pays permettront que chacun "sache ce qu'il doit faire et le fasse", lors du sommet européen de mars prochain.La Commission recommande à la France de renforcer la concurrence dans le gaz, l'électricité et le fret ferroviaireDans ses efforts pour favoriser la croissance et l'emploi, la France reçoit quelques bons points de Bruxelles notamment pour l'établissement de pôles de compétitivité et de nouvelles structures pour la recherche et l'innovation, ainsi que pour l'objectif de 3 % du PIB consacré à la recherche en 2010. La Commission recommande néanmoins à la France d'assurer la viabilité de ses finances publiques "à travers un approfondissement de la consolidation budgétaire et une réduction de sa dette". Le gouvernement devra en outre prendre des mesures pour "renforcer la concurrence dans les domaines du gaz, de l'électricité et du fret ferroviaire". Enfin, Bruxelles prône une "modernisation" de la protection de l'emploi et une formation tout au long de la vie "pour favoriser la flexibilité et la sécurité sur le marché de l'emploi" et "combattre la segmentation entre types de contrat en facilitant les transitions entre contrats à durée déterminée et contrats à durée indéterminée".
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