La hausse du baht commence à inquiéter

Les liquidités ne sont plus les bienvenues en Thaïlande! La banque centrale locale a demandé aujourd'hui aux institutions financières de réduire l'entrée de capitaux à court terme dans le pays d'Asie du Sud-Est. Motif: il faut enrayer la spéculation sur la devise locale qui vient d'atteindre son plus haut en neuf ans, à 35,72 bahts pour un dollar. Hier, il refluait légèrement à 35,82. On a notamment demandé aux banques et aux intermédiaires financiers de cesser les transactions sur le marché des prêts/emprunts de titres. Et ce pour toutes les échéances. Les banques restent autorisées à vendre ou acheter des devises étrangères à des non-résidents pour des règlements d'obligations gouvernementale, des bons du Trésor ou des obligations de la Banque de Thaïlande, mais seulement pour des investissements de plus de trois mois. "Ce dispositif vise à diminuer la volatilité sur le marché des changes en réduisant les impacts défavorables sur les obligations et autres marchés de titres de créance", a expliqué Tarisa Watanagase, gouverneur de la banque centrale. Le 16 novembre, le deuxième conserverie de thon du pays et d'autres exportateurs avaient demandé une intervention, alors que la force du baht altère leur compétitivité à l'export. "Ces mesures n'ont pas seulement vocation à arrêter la spéculation, mais aussi à assurer les marchés financiers que les flux d'investissements étrangers vont rester en Thaïlande", a commenté Thanomsri Fongarinrung, économiste chez Phatra Securities Plc à Bangkok.L'institut d'émission garde le douloureux souvenir de la crise de 1997, lorsque les non-résidents avaient fui le pays aussi vite qu'ils y étaient entrés, conduisant à une forte dévaluation du baht et plongeant par contagion l'ensemble de l'Asie du Sud-est dans une crise monétaire très grave. Selon la banque de Thaïlande, les non-résidents détiennent aujourd'hui 3,5 milliards de dollars de dette gouvernementale, contre 2 milliards au début de l'année. Le 7 novembre, une première série de mesures destinées à freiner l'envolée du baht était restée sans effet. La croissance est pourtant en phase de léger ralentissement. Au troisième trimestre, elle a atteint 4,7%, contre 5% au cours des trois précédents. Le climat des affaires s'est quelque peu détérioré après que le Premier ministre Thaksin Shinawatra a été renversé le 19 septembre, lors d'un coup d'Etat.
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