Les rêves des jeunes face aux besoins des entreprises

Un divorce s'installe entre les jeunes diplômés de grandes écoles et les entreprises. Divorce entre les aspirations professionnelles des premiers et les besoins en ressources humaines des secondes. Un divorce que mesure aujourd'hui le deuxième volet de l'enquête exclusive la Tribune-placeOjeunes, publiée aujourd'hui dans le journal La Tribune. Une enquête menée auprès des étudiants des meilleurs établissements de gestion et d'ingénieurs en recensant les consultations des offres d'emplois ou de stages par les étudiants de plus de 75 grandes écoles et en analysant les offres proposées par les entreprises. Certes, les futurs ingénieurs se retrouvent à peu près en phase avec leurs éventuels recruteurs autour des autour des emplois dans les systèmes d'information, recherchés par 9 % des futurs ingénieurs et représentant 10 % des offres exprimées par les entreprises. Il en est de même pour les métiers des télécommunications (11 % des demandes et 8 % des offres). C'est même une égalité parfaite entre demande et offre dans le génie industriel (7 %). Mais excepté ces emplois, le décalage représente la règle. C'est notamment le cas pour les métiers de l'informatique : seuls 25 % des futurs ingénieurs se rêvent dans cette profession. Alors que les besoins des entreprises représentent 32 % des offres. Le décalage enregistré entre les ingénieurs et les entreprises devient quasiment un gouffre entre les étudiants des écoles de gestions et leurs futurs employeurs. Les étudiants se rêvent auditeur ou consultants donc 31% de leurs demandes se portent sur ces emplois qui, las, ne représentent que 2 % des offres. Les entreprises les programment spécialistes du marketing (34 % des offres et 15 % des demandes). Les étudiants se pensent financiers (20% des demandes et 13 % des offres), les entreprises les voient commerciaux ou vendeurs (16 % des offres et 7 % des demandes). En revanche, l'accord s'établit autour de métiers bien définis, de véritables professions, comme le contrôle de gestion (9 % des demandes et 10 % offres), la communication (8 % et 9 %) et les ressources humaines (5% et 7 %). "Les recruteurs affirment que les jeunes ont généralement une vision déconnectée des réalités. Selon eux, ce décalage prend sa source dans leur déficit d'informations sur le monde du travail et le processus de recrutement", constatent les spécialistes de l'Apec. Dans leur étude publiée en septembre 2005, ils soulignent les conséquences de ce décalage : les entreprises "considèrent davantage leur intégration comme une prise de risque que comme un investissement. La question qui les préoccupe est celle des capacités d'adaptation des jeunes diplômés au fonctionnement de l'entreprise et leur capacité à développer leur potentiel".
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