Sanofi-Aventis cède à BNP Paribas le solde de sa participation dans Rhodia

C'est la fin d'une histoire. Le troisième groupe pharmaceutique mondial Sanofi-Aventis a annoncé ce matin avoir cédé à BNP Paribas sa participation de 7,98% dans le chimiste Rhodia. Les titres ont été vendus à 1,92 euro par action pour un total de 183 millions d'euros. Cette participation est le résidu d'une histoire commune, puisque les deux entités sont issues d'un même groupe, Rhône-Poulenc, devenu Aventis en 1999 lors de sa fusion avec l'allemand Hoechst, qui s'était alors séparé de ses activités chimiques regroupées dans Rhodia. Une histoire pour le moins mouvementée puisque Rhodia a initié en 2005 une procédure d'arbitrage en vue d'obtenir une indemnisation par son ancienne maison-mère en matière d'environnement et de retraite. Malgré un solde de tout compte de 88 millions d'euros versé en 2003 par Aventis pour faire face aux risques de pollution des sites chimiques hérités de Rhône-Poulenc, Rhodia avait estimé le montant bien insuffisant et demandait plus de 650 millions d'euros à son ancien actionnaire principal. Le tribunal a rendu son verdict le 12 septembre dernier, rejetant les demandes du chimiste en matière d'environnement et se déclarant incompétent sur les retraites. Mais le sujet n'est pas clos puisque l'enquête ouverte sur Rhodia par deux actionnaires minoritaires Hughes de Lasteyrie et Edouard Stern (aujourd'hui décédé) est loin d'être achevée. Leur plainte porte sur "les comptes inexacts" de Rhodia au moment de leur investissement dans la société, en raison de retraites et de risques environnementaux sous-estimés. Pour ces actionnaires, le groupe aurait hérité de lourds passifs de Rhône-Poulenc, en particulier de sites chimiques pollués. Un autre différend avait opposé les deux groupes lors de l'assemblée générale de Rhodia en juin 2005. Le chimiste avait estimé contre l'avis du laboratoire que ses droits de vote étaient plafonnés à 5%, ce dernier n'ayant pas rempli les exigences de déclaration des franchissements de seuil auprès de l'AMF lors de sa fusion avec Sanofi en 2004. Finalement, coup de théâtre au début de l'assemblée, Sanofi-Aventis avait décidé de ne pas prendre part au vote. Sanofi-Aventis avait toujours fait savoir que cette participation n'était pas stratégique. En décembre 2005, le laboratoire avait déjà réduit sa participation suite à une augmentation de capital du chimiste à laquelle il n'avait pas souscrit. Sa part avait alors été diluée à 8,17% du capital de Rhodia, contre 15,3% initialement.Mardi, le titre Rhodia perdait 2,49% à 1,96 euro en fin de journée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.