Les banques de Wall Street font souffrir la City

Les banquiers de la City voire de Paris ou Francfort, qui représentent une part très importante de l'activité des banques américaines, se plaignent d'être payés en dollar, en chute libre face à la livre sterling ou à l'euro.

Les banquiers ne pensent plus qu'à une chose: leur bonus. Pour les banques américaines, la trêve des confiseurs rime avec la distribution des bonus de fin d'année. Après une année 2006 exceptionnelle, la crise de 2007 devait plomber les primes de nos riches banquiers. Mais malgré les 74 milliards de dollars de pertes, les cinq banques de Wall Street, Goldman Sachs, Merrill Lynch, Lehman Brothers, Morgan Stanley, Bear Stearns, devraient payer 38 milliards de dollars de bonus, contre 36 milliards de dollars l'an passé selon Bloomberg. Le champagne devrait une fois de plus couler à flot sur la pointe sud de Manhattan pour fêter la générosité du Père Noël.

De l'autre côté de l'Atlantique, la bonne humeur n'est pourtant pas de mise pour les salariés des banques américaines. En Europe, les "big five" rémunèrent leurs banquiers en dollars. La livre a augmenté de 10% en un an et 20% depuis deux ans et vaut aujourd'hui plus de 2 dollars. Les banquiers de la City, qui représentent une part très importante de l'activité des banques américaines, se plaignent d'être payés en dollar.

Même chose pour les banquiers du Vieux Continent. Avec l'envolée de 15% de l'euro par rapport au billet vert en 2007, leur rémunération va prendre un sacré coup. Les plaintes des banquiers ne s'arrêtent pourtant pas là. Les conséquences de la crise du crédit vont conduire les banques américaines à se montrer, si l'on peut dire, beaucoup plus généreuse sur l'attribution d'actions "maison". En général, 20% à 30% des bonus sont payés en titres, le reste étant versé en cash. Mais avec les lourdes pertes enregistrées par des banques comme Merrill Lynch ou Morgan Stanley, le cash se fait plus rare. Du coup, la part des titres dans les bonus va grimper. Une nouvelle peu réjouissante alors que tous les financiers redoutent une aggravation de la crise et un nouveau recul des valeurs bancaires à la bourse.

Détenir des actions des banques américaines ne se révèle plus comme un placement miracle. Une situation encore plus délicate pour les banquiers seniors dont la part payée en titres est proportionnellement plus importante. En plus de subir la baisse du dollar, ils auront en poche des titres, qui ne seront pas forcément très liquides. D'ailleurs, pour pallier l'effet de change qui plombe les bonus des plus jeunes, JP Morgan à Paris les paiera exceptionnellement en euro. D'autres banques américaines ont déjà pris la même décision.

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