Le prix du baril de WTI s'installe au-dessus des 65 dollars

Le baril de WTI flirte de nouveau avec les 66 dollars. Le marché s'inquiète de la faiblesse des stocks d'essence aux Etats-Unis à l'approche de l'été. Le baril de Brent est de son côté repassé sous la barre des 70 dollars, après avoir touché jeudi son plus haut niveau en huit mois. Shell a parvenu à redémarrer un de ses terminaux dans la région du delta au Nigéria, fermé depuis le 10 mai en raison des violences.

Le prix du pétrole demeure élevé à New York, se dirigeant à nouveau vers les 66 dollars le baril. Les enquêtes gouvernementales montrent certes que le niveau d'activité des raffineries monte en puissance. En progression depuis trois semaines, il atteint 89,5%. Les négociants n'en redoutent pas moins que leur incapacité à produire à temps pour satisfaire la demande estivale continue de nourrir l'envolée des prix du carburant. Surtout qu'en cette période cruciale, les réserves d'essence des Etats-Unis sont toujours inférieures de plus de 7% à leur niveau de l'an dernier.

Le déficit en essence par rapport à l'an dernier pourrait encore se creuser dans les semaines à venir alors qu'ont été annoncées toute la semaine de nouvelle perturbations dans le secteur du raffinage... comme c'est le cas depuis des mois. Cette semaine le redémarrage du site exploité par BP à Texas City a été reporté à fin juillet. Cette raffinerie sortant 60.000 par jour devait rouvrir à la fin du mois.

Jeudi, Murphy Oil a également annoncé la fermeture d'une unité de distillation de sa raffinerie de Los Angeles - celle-ci affiche une capacité de 120.000 barils par jour - pour une durée indéterminée. ConocoPhilips compte fermer pour un mois une unité elle aussi située au Texas, et dont la capacité de production est de 67.000 barils par jour. Et un oléoduc transportant de l'essence dans le nord-est du pays vient d'être fermé. "La liste des problèmes de raffineries annoncés cette semaine, qui s'ajoute à une activité de maintenance des installations inhabituelle en pareille saison, pourrait se transformer en une baisse de production, préviennent les experts de Barclays Capital, ceci pose un réel risque de tensions sur le marché de l'essence".

Ces problèmes de production interviennent alors que les automobilistes américains se préparent à avaler les kilomètres... en dépit de la hausse des prix. Ainsi alors que l'essence sans plomb se paie plus de 3 dollars le "gallon" (3,79 litres), la demande s'est encore accru durant les deux premières semaines de mai de 0,8% par rapport à la même période, l'an dernier. Et ce n'est qu'un début. L'association automobile AAA a indiqué que quelques 39 millions d'Américains rouleraient sur un trajet de 50 miles durant le week-end de Memorial Day, soit 1,7% de plus que l'an dernier. Or, ce week-end du 26 au 28 mai annonce le début de la "driving season", période de forte consommation s'étendant jusqu'à la mi-septembre.

Une consommation bien plus soutenue que ce qui était attendu, des raffineries qui n'en peuvent mais... Autant de facteurs qui vont forcer les stations services américaines à importer de l'essence en masse. "C'est ce qui s'est passé l'an dernier, lorsque les importations avaient explosé de 1 million de barils quotidiens fin avril à 1,57 million à la mi-mai", poursuivent les experts de Barclays Capital. Cette année cependant, ces importations restent pour l'instant inférieures à ces niveaux... alors qu'elles sont tout autant nécessaires. Comme en 2006, leur augmentation devra être rapide. Si ce n'était le cas, le prix des carburants aux Etats-Unis pourrait rester très élevé durant tout l'été. A la pompe, l'essence a dépassé cette semaine les 3,10 dollars le gallon... un niveau supérieur de 7% à celui de l'an dernier.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord est repassé légèrement sous la barre des 70 dollars. Le marché londonien s'inquiète des violences au Nigéria, qui continuent de perturber les approvisionnements en provenance du premier producteur de brut africain. Les violences, kidnappings, manifestations et attentats font perdre 800.000 barils de production par jour au pays, dont la moitié en provenance de la région du delta. La Shell a cependant réussi à redémarrer un de ses terminaux de distribution ce vendredi : canalisant 170.000 barils de brut par jour, celui-ci était fermé depuis le 10 mai. De quoi apaiser un peu les tensions sur le marché londonien.

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