Une 'Berlinale' grand angle

Vingt-deux films en compétition pour cette 57ème Berlinale, le festival de films de Berlin. Et 400 à voir dans différents lieux de la capitale allemande. Une édition riche marquée par de nombreux auteurs français et américains.

La production française débarque en force à la Berlinale, le festival international du film de Berlin dont la 57ème édition débute ce 8 février. Notre star nationale, Gérard Depardieu, y apparaîtra, uniquement sur écran, dans le film d'ouverture et présenté hors compétition, "La Vie en rose", présenté en première mondiale. Ce film d'Olivier Dahan raconte, comme son titre le suggère, la vie d'Edith Piaf, incarnée ici par Marion Cotillard ("Taxi", "Les jolies choses").

Figurant cette année dans la sélection officielle, "Ne touchez pas la hache" de Jacques Rivette est un film inspiré d'un roman de Balzac, qui se déroule autour d'une société secrète du temps de la Restauration. Il sera en compétition avec "Les témoins" d'André Téchiné, une intrigue sentimentale mettant en scène notamment Michel Blanc et Emmanuelle Béart. Le cinéaste est à nouveau sélectionné à Berlin deux ans après "Les temps qui changent". En clôture du festival, "Angel" de François Ozon retrace l'ascension puis le déclin d'Angel Deverell, jeune femme auteur de romans de société qui la tirent de sa misère avant que la gloire ne lui brûle les ailes.

Les productions allemandes, très en vue l'an dernier, n'auront que deux films en compétition avec des "Faux monnayeurs" obligés de collaborer avec le régime nazi, et "Yella", récit d'une est-allemande s'éprenant d'un golden boy de l'ouest du pays.

C'est surtout Hollywood qui va quelque peu envahir les salles avec le retour attendu en tant que réalisateur de Robert de Niro. Treize ans après sa "Petite histoire du Bronx", il présente "The good shepperd" avec Angelina Jolie et Matt Damon dans les principaux rôles. Le film raconte la fondation du service secret américain, la CIA, à travers l'engagement total d'un homme pour la protection de son pays.

D'autres stars non moins glamours sont à l'affiche dans "Bordertown" de Gregory Nava. Ce film d'action met en scène une journaliste (Jennifer Lopez) envoyée dans une ville du Mexique limitrophe des Etats-Unis et abonnée aux assassinats de femmes. Son chemin va croiser celui d'un rédacteur en chef d'une feuille de chou locale (Antonio Branderas). Le public risque d'être nettement plus captivé par le dernier opus de Steven Soderbergh, "The good german", un thriller romantique en noir et blanc qui se passe dans le Berlin en ruines de 1945 avec encore un journaliste, correspondant de guerre, joué par un habitué du réalisateur et de la Berlinale, George Clooney.

Les stars des années 80 sont aussi présentes comme Richard Gere, Isabella Rossellini et Sharon Stone. Sans oublier Clint Eastwood qui vient présenter "Letters from Iwo Jima", la seconde partie, vu côté japonais, de son film sur la bataille en pleine seconde guerre mondiale sur l'île d'Iwo Jima située dans le Pacifique.

Le jury, présidé cette année par le cinéaste américain Paul Schrader, sera peut-être plus sensible à un film à moindre budget. Venu de Chine par exemple? "Le mariage de Tuya", de Wang Quan'an, a le profil d'un favori pour un "Ours" de métal précieux... Ce film témoignage sur le nord-ouest de la Mongolie intérieure sert le thème de l'environnement, en montrant la nature dépérissant toujours plus sous l'effet de l'expansion de l'industrie chinoise. Avec un gouvernement qui pousse les bergers mongols à se sédentariser dans des agglomérations. Sauf que la belle et fière Tuya ne veut pas abandonner ses pâturages. Un drame sur fond de désastre écologique. La Berlinale montre qu'elle sait dénicher ce qui fait l'actualité pour le porter sur grand écran.

Pour l'organisateur Dieter Kosslick, après sélection, ce sont quand même pas moins de 400 films qui seront à voir dans une kyrielle de programmations. Vingt-deux seront montrés en compétition pour décrocher l'ours d'Or. Arthur Penn, le cinéaste de "Bonny & Clyde" (1967), recevra un ours d'honneur pour son oeuvre. Enfin, pour les fanatiques de Fassbinder, une version restaurée de son "Berlin Alexanderplatz" d'une durée de 15 heures (!) sera montrée en intégralité pour commémorer le 25ème anniversaire de la disparition du cinéaste.

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