Les pays de l'Opep plutôt favorables à une production de pétrole inchangée

Pour Hossein Kazempour-Ardebili, le gouverneur iranien à l'Opep, "il n'y a pas besoin" d'augmenter l'offre de l'Opep" car "le marché est à l'équilibre". A la veille du début de la réunion du cartel, la plupart des pays pensent de même, sans pour autant exclure catégoriquement l'éventualité d'une hausse de leur production.

Cela s'appelle lancer un pavé dans la mare. Hossein Kazempour-Ardebili, le gouverneur iranien à l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, a indiqué ce mardi en arrivant à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) où doit se réunir le cartel: "il n'y a pas besoin" d'augmenter l'offre de l'Opep" car "le marché est à l'équilibre".

Seule concession du gouverneur iranien, à la question de savoir si l'Opep était disposée à produire plus si nécessaire, il répond: "oui, si nécessaire". Mais il ajoute aussitôt: "je ne crois pas que cela soit nécessaire en ce moment".

Avec ces déclarations, le représentant iranien exprime en fait la position dominante au sein de l'Opep, à savoir que, si une hausse de la production du cartel n'est pas totalement exclue, la ligne officielle reste pour l'heure que le marché est suffisamment approvisionné.

Selon les membres de l'Opep, l'offre mise sur le marché par l'organisation est suffisante pour faire face à la demande hivernale; et les prix élevés observés actuellement sont imputables à des facteurs qui échappent au contrôle de l'Opep.

Le baril de brut léger américain est retombé nettement de son record de 99,29 dollars atteint il y a deux semaines. La perspective de voir l'Opep opter demain pour le statu quo e sa production a fait remonter légèrement les cours lundi, mais le brut léger US est reparti à la baisse ce mardi. Il a enfoncé la barre des 89 dollars et se négocie autour de 88,50 le baril.

La flambée du baril - de près de 50% depuis le début de l'année - a conduit les pays consommateurs à exhorter l'Opep à relever sa production. Celle-ci a déjà augmenté une première fois ses quotas - la décision est effective depuis le 1er novembre - mais les nouveaux records inscrits le mois dernier ne semblent pas avoir changé fondamentalement la donne.

Les pays membres ouvertement favorables à une montée des cours - le Venezuela et l'Iran, soutenus par la Libye - sont jusqu'ici les seuls à s'être prononcés pour un maintien des quotas de production mercredi. Le chef de la délégation libyenne auprès de l'Opep, Choukri Ghanem, a déclaré que les prix du brut restaient raisonnables une fois ajustés de l'inflation. "Les prix sont toujours très raisonnables" si on les compare au pic de 1981 en les ajustant de l'inflation, a-t-il indiqué à des journalistes. Les cours avaient atteint à l'époque l'équivalent de 101 dollars actuels.

Un délégué de l'organisation a résumé la situation: les ministres du Pétrole de l'Opep auront le choix lors de leur réunion entre un maintien des quotas de production à leur niveau actuel et un relèvement de 500.000 barils par jour (bpj) au plus.

Le libyen Ghanem a assuré de son côté que l'Opep restait déterminée à répondre à la demande réelle de pétrole.
"Si le marché a besoin de pétrole, nous fournirons du pétrole", a-t-il dit, avant d'ajouter: "Je ne crois pas qu'il en ait besoin." Il a précisé toutefois qu'il ne s'opposerait pas à un éventuel relèvement de la production de l'organisation mercredi, tout en marquant son scepticisme sur ce point.

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