Verra-t-on un jour des Formules 1 lancées à pleine vitesse au pied du château de Versailles ? L'idée est en tout cas à l'étude. "On y travaille !", a ainsi annoncé Jean-Baptiste Marvaud, adjoint au maire délégué aux sports, au quotidien L'Equipe. "Dès la semaine prochaine, j'organise une première réunion avec les partenaires concernés. Nous allons nous mettre autour d'une table pour étudier sérieusement, et jusqu'au bout, la faisabilité du projet et présenter un dossier solide."

Versailles espère récupérer la place laissée vacante par le circuit de Nevers-Magny Cours, qui accueille le Grand Prix de France depuis 1991. Mais la prochaine édition, du 29 juin au 1er juillet prochain, sera aussi la dernière à se tenir dans la Nièvre. En raison des difficultés financières rencontrées par l'épreuve, qui devrait perdre plus de 1 million d'euros cette année, la Fédération française des sports automobiles (FFSA) a en effet décidé de ne pas inscrire le Grand Prix de France au calendrier du prochain championnat du monde. Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, ne veut quant à lui plus entendre parler d'un Grand Prix à Magny-Cours.

Au-delà de ses bonnes intentions, la ville de Versailles devra convaincre le britannique, qui rêve, pour sa part, d'un Grand Prix disputé dans la capitale. "J'aimerais voir quelque chose dans Paris, une jolie course dans les rues parisiennes. Remonter les Champs-Élysées, tourner dans ce coin-là," avait-il déclaré fin mai. Les retombées financières et médiatiques y seraient surtout plus importantes, alors que la F1 cherche coûte que coûte à améliorer sa rentabilité.

Mais Paris ne semble pas ou peu intéressée par cette idée. Disposant, à la fois, d'un prestige suffisamment grand pour assurer à lui seul la promotion de ce Grand Prix à l'étranger et d'un potentiel de spectateurs élevé, Versailles présente donc de sérieux atouts pour organiser le Grand Prix de France en 2009.

Christine Albanel, actuelle ministre de la Culture et ancienne président du musée et du domaine national de Versailles, a vivement réagi ce mercredi. "Je suis extrêmement inquiète parce que s'il y avait un Grand Prix qui représente au moins 100.000 spectateurs qui devaient passer tout autour dans un secteur sauvegardé, cela poserait de grandes difficultés. Cela m'a laissée extrêmement perplexe", a-t-elle déclaré à la sortie du conseil des ministres.